A l’aube d’une nouvelle ère Trump à Washington, le rôle que pourra jouer la présidente d’extrême droite du conseil italien, Giorgia Meloni, dans la relation transatlantique fait l’objet de spéculations et d’inquiétudes. Au cours des deux premières années de son mandat, cette ancienne eurosceptique virulente, qui fut une admiratrice du président russe, Vladimir Poutine, a commencé par multiplier les gages d’une relative modération à l’égard de Bruxelles et de l’administration Biden.

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Arrivée au pouvoir en octobre 2022, un moment où les perspectives militaires de l’Ukraine étaient meilleures, elle a fait profession d’un soutien sans faille à Kiev, obtenant sur ce point la confiance des Etats-Unis. Mme Meloni n’a également eu de cesse de mettre en scène l’excellence de ses relations institutionnelles avec la présidente de la Commission européennes, Ursula von der Leyen, reconduite dans ses fonctions après les élections de juin 2024.

Soigner la relation transatlantique, rassurer Bruxelles : dans le vocabulaire politique italien on dit que cela consiste à respecter la « contrainte externe ». Or, dans le monde de janvier 2025, la « contrainte externe » a changé, et Mme Meloni semble ne plus avoir de compte à rendre. Son atlantisme a de toute façon d’abord été un trumpisme, la dirigeante d’extrême droite étant tôt apparue sur les radars de Steve Bannon, l’ancien conseiller populiste de M. Trump au cours du premier mandat du milliardaire républicain, quand il multipliait les efforts en direction des forces « antisystème » européennes.

Rompre les rangs européens

Du fait de sa position sur l’Ukraine, elle ne trouve plus grâce à ses yeux. Qu’importe. Des liens ont été tissés par d’autres biais avec le monde trumpien, et Mme Meloni est aujourd’hui clairement identifiée par le futur président des Etats-Unis, qu’elle a rencontré deux fois depuis son élection avant de se rendre à son investiture et qui loue son leadership. Mieux encore, la présidente du conseil a réussi à établir une relation personnelle et privilégiée avec l’oligarque Elon Musk, qui, à ses yeux, est un « précieux génie », diabolisé par les bien-pensants parce que conservateur, conformément à la rhétorique victimaire dont elle est coutumière.

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