- En 2022, un incendie a ravagé plus de 20.000 hectares de végétation à Landiras, en Gironde.
- Une catastrophe qui a laissé des traces au sein de la population.
- Trois ans plus tard, les habitants vivent toujours avec la crainte d’un nouveau méga-feu.
Suivez la couverture complète
La Gironde ravagée par des incendies
Lance à eau chargée, Michel Boigné surveille le massif. À chaque sortie, le bénévole pour la Défense des forêts contre les incendies en Gironde (DFCI 33) a le même sentiment : « On n’a plus nos repères »
, lance-t-il dans le reportage en tête de cet article. En juillet 2022, près de la dune du Pilat, plus de 20.000 hectares sont partis en fumée. Jour et nuit, les flammes ont dévasté le paysage et notamment la forêt de la Teste. Si aujourd’hui, elle reverdit, elle reste pelée et recouverte de bois mort.
Des arbres à terre qui font peser un risque pour les secours ou les reprises d’incendie. Car trois ans après le sinistre, Michel Boigné s’inquiète : tous n’ont pas tiré les leçons du sinistre de 2022. « Ces pins qui n’ont pas été coupés, qui n’ont pas été démembrés, ils encombrent. Non seulement c’est du combustible, mais en plus, les pompiers et les camions ne pourront pas rentrer là ».
Trois ans après : pompiers et bénévoles sur le qui-vive à LandirasSource : JT 20h Semaine
02:05
Trois ans après : pompiers et bénévoles sur le qui-vive à Landiras
Si certains n’ont pas réagi après l’incendie, d’autres, comme Jacques de Chenereilles, ont décidé de changer pour éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise. En 2022, ce sylviculteur de Landiras a perdu 400 hectares de pins, calcinés à toute vitesse. La faute à des arbres plantés proches les uns des autres qui se sont embrasés comme des torches. Alors désormais, il a décidé de replanter autrement et de mélanger les essences.
« Là, j’ai une parcelle où je vais faire quelque chose de très particulier : je vais planter en ligne du pin parasol et du chêne-liège. Je pense qu’il y a moyen que ça fasse une petite barrière, malgré tout, contre le feu, j’espère »,
admet-il. Pour protéger son exploitation, il peut aussi compter sur de petits avions bombardiers d’eau, mis à disposition par le département depuis les incendies de 2022.
Si la prévention et les moyens se sont améliorés dans la région, dans la commune de Guillos, près de Landiras, il reste difficile de tourner la page. Ici, 95% de la surface de la commune à brûlé. Et avec les fortes chaleurs de cet été, l’inquiétude ressurgit. « On a des appels en mairie pour nous signaler que sur telle route, on a vu de la fumée et qu’il y avait un départ d’incendie. Dès que l’on voit un camion de pompiers ou que l’on voit de la fumée, effectivement, on pense tout de suite à ça »,
témoigne Mylène Doreau, maire de Guillos. Une crainte d’autant plus vivace que les derniers foyers incandescents de ces incendies destructeurs, qui ont continué de brûler sous terre, ne se sont définitivement arrêtés… qu’en mars dernier.