Devant un centre de recherche de Google, à proximité du siège de l’entreprise, à Mountain View (Californie), le 13 mai 2025.

« Les promesses et garanties de Google en matière de confidentialité sont des mensonges éhontés », avaient déclaré les avocats des plaignants lors du procès. L’entreprise américaine a été condamnée, mercredi 3 septembre, aux Etats-Unis à verser 425,7 millions de dollars (365 millions d’euros environ) de dommages à près de 100 millions d’utilisateurs pour atteinte à leur vie privée, selon la décision d’un jury d’une cour fédérale de San Francisco.

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L’affaire découle d’un recours collectif déposé en juillet 2020 et dont le procès a débuté à la mi-août. Les plaignants, dont environ 98 millions ont été reconnus par le tribunal, avaient désactivé le paramètre « Activité sur le Web et les applications » et un autre sous-paramètre de suivi. Ils refusaient ainsi la collecte des données issues de leur utilisation des services du géant du Web, tel que le navigateur Chrome, Google Maps ou Google Actualités.

Le groupe a fait valoir que les données collectées après la désactivation du paramètre de suivi ne permettent pas d’identifier les utilisateurs. « Cette décision méconnaît le fonctionnement de nos produits, et nous allons faire appel, a déclaré José Castaneda, porte-parole de Google, joint par l’Agence France-Presse (AFP). Nos outils de confidentialité permettent aux utilisateurs de contrôler leurs données, et lorsqu’ils désactivent la personnalisation, nous respectons leur choix. »

Un mécanisme moins intrusif mais tout aussi efficace

La filiale d’Alphabet est de longue date sous pression pour trouver un équilibre entre sa diffusion de publicités lucratives, au cœur de son succès financier, et la protection de la vie privée des utilisateurs. Le géant de la Silicon Valley s’efforce ainsi de remplacer les cookies, ces petits fichiers qui permettent de suivre l’activité en ligne et de mieux cibler les publicités, par un mécanisme moins intrusif mais tout aussi efficace.

En France, Google a écopé, mercredi aussi, d’une amende record de 325 millions d’euros pour des manquements sur les cookies ainsi que sur la publicité. Cette sanction lui a été infligée par l’autorité française de contrôle du respect de la vie privée (CNIL), qui lui reproche d’avoir affiché des publicités au milieu des courriels d’utilisateurs français de Gmail sans leur consentement, et pour un défaut d’information sur l’usage de ces traceurs de navigation.

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Il s’agit de la troisième fois, en matière de cookies, que l’autorité française sanctionne la « négligence » du groupe, frappé en 2020 par une amende de 100 millions d’euros, puis en 2021 par une nouvelle contravention de 150 millions d’euros.

Ces décisions rendues à San Francisco et en France interviennent au lendemain de celle d’un juge fédéral à Washington qui a rejeté la demande du gouvernement américain de voir le groupe contraint de vendre son navigateur Web Chrome dans une affaire antimonopole.

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Le Monde avec AFP

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