Le député LR du Bas-Rhin Patrick Hetzel a été nommé ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, samedi, au sein du nouveau gouvernement Barnier.
Cet élu de droite a notamment œuvré à la mise en place de la loi LRU en 2007, qui a développé une plus grande autonomie des universités.
Il s’est aussi distingué pour son engagement conservateur sur les sujets bioéthiques à l’Assemblée nationale.

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Michel Barnier a (enfin) un gouvernement

C’est une figure déjà connue du monde universitaire. Le député LR du Bas-Rhin Patrick Hetzel a été nommé, samedi 21 septembre, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche au sein du nouveau gouvernement de Michel Barnier. Ce parlementaire de droite, élu à l’Assemblée nationale depuis 2012, remplace à ce poste Sylvie Retailleau. L’Alsacien de 60 ans obtient pour la première fois de sa carrière un portefeuille ministériel, lui qui a toujours siégé dans l’opposition sur les bancs du Palais-Bourbon. 

« Merci à Michel Barnier pour sa confiance, a-t-il réagi sur le réseau social X, samedi, après sa nomination. Je m’engage avec toutes mes forces pour que notre recherche française et notre enseignement supérieur puissent pleinement remplir leurs missions au service de la France et de l’intérêt général. » Soutien de Michel Barnier à la primaire de la droite avant l’élection présidentielle en 2022, Patrick Hetzel retrouve donc l’ex-négociateur du Brexit dans ce nouveau gouvernement.

Favorable à une plus grande autonomie des universités

En 2006, alors recteur de l’académie de Limoges, Patrick Hetzel rédige un rapport visant à rapprocher l’université du monde du travail. Dans ce texte, commandé par le ministre de l’Éducation nationale de l’époque, François Fillon, il préconise déjà de renforcer l’autonomie des universités. Une vision suivie dès l’année suivante, avec le vote à l’Assemblée de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (loi LRU), qui accroît considérablement cette autonomie. Patrick Hetzel sera nommé dans la foulée directeur général de l’enseignement supérieur, un poste qu’il occupera jusqu’en 2012. 

Mais son rôle dans l’adoption de la loi LRU n’a pas été oublié par les organisations étudiantes et les syndicats d’enseignants-chercheurs, qui voient aujourd’hui d’un mauvais œil sa nomination. « Ce n’est pas une bonne nouvelle pour nous, a regretté Anne Roger, secrétaire générale du Snesup-FSU, le premier syndicat du supérieur. Son projet, c’est de parachever l’autonomie. (…) Le fait qu’il soit nommé ministre, pour nous, c’est vraiment le signal qu’il y a une barre à droite toute. » Pour l’Unef, une des principales organisations étudiantes, la nomination de Patrick Hetzel symbolise même un « coup de grâce » qui « annonce l’accélération de la privatisation de l’enseignement supérieur« .

Outre sa connaissance du monde universitaire, le député s’est aussi fait remarquer ces dernières années à l’Assemblée nationale pour ses positions conservatrices lors des débats sur des sujets bioéthiques dans l’hémicycle. Particulièrement opposé à la loi sur la fin de vie, il avait déposé plus de 500 amendements pour tenter de faire modifier le projet de loi avant que celui-ci ne soit clôturé à cause de la dissolution. Preuve de son engagement au sein d’une droite traditionnelle, il a voté contre la procréation médicalement assistée (PMA) accordée aux couples de femmes et aux femmes seules, contre la constitutionnalisation de l’IVG et contre le mariage pour tous.


T.A. avec AFP

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