- Les pharmaciens ont obtenu vendredi de l’État une réduction des baisses de prix imposées sur les médicaments génériques.
- Mais les deux principales organisations du secteur continuent de dénoncer un effort insupportable.
L’annonce intervient au lendemain d’une forte mobilisation dans la rue ce jeudi. Les pharmaciens ont obtenu vendredi de l’État une réduction à 198 millions d’euros de l’effort de baisse des prix demandé sur les médicaments génériques, contre 241,5 millions d’euros demandés jusqu’alors. Mais « il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un coup de massue pour le réseau officinal »,
a indiqué dans un communiqué l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), à l’issue vendredi d’une réunion du Comité économique des produits de santé.
« Il est nécessaire de revoir le modèle économique des pharmacies, qui ne peut plus survivre avec de tels à-coups »
dans la politique de prix des médicaments, a indiqué de son côté Philippe Besset, le président de la FSPF (Fédération des syndicats de pharmaciens d’officine).
Le gouvernement cherche par tous les moyens à freiner la croissance des dépenses de santé, alors que le déficit de l’Assurance maladie devrait se creuser à 16 milliards d’euros en 2025. Or, les mesures annoncées depuis cet été par le gouvernement (baisses de prix, mais aussi baisse des taux de remise que peuvent accorder les industriels aux pharmaciens), représentent « un impact de l’ordre de 75 millions d’euros »
pour les officines françaises, a regretté Philippe Besset.
La baisse des prix doit entrer en vigueur dès le 1ᵉʳ octobre, a indiqué la FSPF. Elle concerne 52 spécialités pharmaceutiques. Selon l’USPO, l’économie demandée sur les génériques est cette année « cinq fois supérieure » à celle habituellement demandée chaque année. Dans ce contexte, les pharmaciens se sont massivement mobilisés jeudi contre ces mesures, avec 85% des pharmacies fermées et 15.000 manifestants dans 50 cortèges, selon l’USPO. Le président de la FSPF a indiqué que les pharmaciens allaient continuer leurs actions de revendication (grève des gardes notamment) pour obtenir que le gouvernement revienne sur sa décision de baisser les taux de remise sur les génériques.