Alors que les skippers ont mis le cap vers le Sud, les premières difficultés apparaissent une semaine après le départ donné des Sables-d’Olonne.
Louis Burton (Bureau Vallée) et Szabolcs Weöres (New Europe) sont confrontés à des avaries majeures qui les ralentissent à l’approche du Cap-Vert.
De quoi redouter des abandons ? Pas dans l’immédiat.

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Vendée Globe, l’incroyable aventure humaine

Pour l’instant, ils restent en course. Une semaine après être partis des Sables-d’Olonne , comme le reste de la flotte, Louis Burton (Bureau Vallée 3) et Szabolcs Weöres (New Europe) connaissent déjà des mésaventures dans leur descente de l’océan Atlantique. Après l’abandon de Maxime Sorel (V&B-Monbana-Mayenne), vendredi 15 novembre, blessé à une cheville et confronté à un problème technique, « irréparable seul », et les avaries en cascade de Louis Duc (Fives Group-Lantana Environnement) les deux skippers se retrouvent à leur tour en grande difficulté. 

La nuit dernière a été marquée par l’avarie de Louis Burton, qui évoluait alors dans le groupe de tête ayant choisi « l’option Ouest ». Samedi 16 novembre, à 23h (heure française), il a alerté son équipe à terre et la direction de course après avoir entendu « un bruit très inquiétant : un ‘gros crac' », a annoncé l’organisation du Vendée Globe (nouvelle fenêtre). Des fissures sont apparues sur son bateau, du pont à la coque, risquant d’affecter l’intégrité structurelle de l’Imoca.

Le bateau est bien pété

Louis Burton, skipper Bureau Vallée 3

« On était au portant, il y a juste un grain qui est rentré. Il y a eu un crac et cinq minutes après, il y a eu deux autres cracs », a témoigné le navigateur malouin, 3ᵉ en 2020 , dans une vidéo illustrant l’ampleur des dégâts sur le pont et à l’intérieur de son voilier. « C’est cassé jusqu’à 40 centimètres. C’est pété aussi après la cloisonnette. Ça commence à être bosselé par endroits. On voit bien une bosse et une fente. Ça descend sur le bordé, où on retrouve la cassure. Un peu d’eau est entrée à l’intérieur. » « Pourquoi ça fait ça ? » s’est-il désolé, au bord des larmes. « Ce n’est pas possible, ça allait bien. »

« Ce n’était pas un crac normal. Le bateau est bien pété, bien endommagé. On s’est posé sérieusement la question de l’abandon », a avoué Louis Burton dans une nouvelle vidéo (nouvelle fenêtre) mise en ligne dimanche 17 novembre. Une possibilité qu’il a écartée. « Je ne peux pas me résoudre à abandonner. Ce n’est pas possible, il y a trop d’enjeux sur cette course. Je pense que je peux réparer. Je vais essayer de faire ça en mer […] Allez, on ne lâche rien les amis, on ne lâche rien. » « L’énergie de Louis et de toute l’équipe est tournée vers cette réparation qu’il doit réaliser seul, en pleine mer, au grand large du Sahara occidental », a assuré son équipe.

Weöres obligé de s’arrêter

Au pointage de dimanche 19h, le skipper Bureau Vallée occupait la 17e place, à 163 milles nautiques du leader provisoire Sam Goodchild (Vulnerable). Un retard important sur la tête de course, mais pas encore rédhibitoire. Moins pour Szabolcs Weöres. Dernier du classement, avec près de 502 milles nautiques à combler, le navigateur hongrois qui barre New Europe a été contraint de s’amarrer aux îles Canaries pour réparer ses voiles. « Sa voile d’avant est endommagée et un grand trou s’est formé sur sa grand-voile », a détaillé la direction de course, photos à l’appui (nouvelle fenêtre)

Selon les organisateurs Vendée Globe, le marin de 51 ans, qui participe à son premier tour du monde en solitaire, reste confiant sur le fait de pouvoir « mener à bien ses réparations et de reprendre » la course. « Szabi » ignore toutefois combien de temps il restera au mouillage, à proximité du port de Las Palmas, et quand il sera en mesure de repartir. Nul doute que les prochaines heures seront décisives pour la suite.


Yohan ROBLIN

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