Le Conseil de sécurité de l’ONU a examiné un texte appelant à un cessez-le-feu « immédiat, inconditionnel et permanent » à Gaza.
Mais au moment du vote, les États-Unis ont fait valoir leur droit de veto.
Les 14 autres membres du Conseil avaient, eux, tous exprimé leur accord à cette résolution.

Suivez la couverture complète

Israël et le Hamas en guerre

Le Conseil de sécurité de l’ONU a, une nouvelle fois, échoué à s’exprimer d’une même voix. Ce mercredi 20 novembre, ses membres examinaient une proposition de résolution appelant à un cessez-le-feu « immédiat, inconditionnel et permanent » à Gaza, territoire incessamment bombardé depuis l’attaque du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023 . 14 États sur les 15 qui siègent au Conseil ont voté en faveur de ce texte. Mais les États-Unis, membre permanent du Conseil, ont utilisé leur droit de veto pour s’opposer à la résolution, apportant de nouveau leur soutien à leur allié israélien.

C’est une génération entière d’enfants que nous abandonnons à Gaza

Ondina Blokar Drobic, ambassadrice slovène adjointe à l’ONU

« Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages », a justifié après le vote l’ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas « le message dangereux qu’il n’y a pas besoin de revenir à la table des négociations ». Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l’AFP, exigeait « un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties » et « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ». 

La plupart des 14 autres membres du Conseil ont déploré le veto américain. « C’est une génération entière d’enfants que nous abandonnons à Gaza », a lancé l’ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic. Le veto américain a par ailleurs été dénoncé avec force par les Palestiniens. « Il n’y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités », a par ailleurs lancé l’ambassadeur palestinien adjoint à l’ONU Majed Bamya.

« Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels », a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n’était déjà que « le strict minimum ». Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Celle-ci permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, lui permettant par exemple d’énoncer des sanctions, ce qui n’était pas le cas.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le Conseil de sécurité de l’ONU peine à parler d’une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois. Les quelques résolutions adoptées n’appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l’abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan . Cela n’avait eu aucun effet sur le terrain . En juin, une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d’otages n’a par ailleurs jamais abouti.

La situation s’éternise donc à Gaza alors que depuis le début de la guerre, la quasi-totalité des quelque 2,4 millions d’habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire. 


Aurélie LOEK avec AFP

Partager
Exit mobile version