Agitée pour l’ensemble des marchés, la séquence boursière ouverte par les annonces de Donald Trump le 2 avril n’a pas épargné les valeurs bancaires, en Europe comme aux Etats-Unis. En France, Société générale a perdu 17 % sur les trois dernières séances, BNP Paribas 15 %, alors que le CAC 40 cédait 11 %.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Sur les marchés financiers, les Bourses plongent, la panique se propage

Pour ces poids lourds financiers, la sanction est d’autant plus lourde que le début de l’année avait été faste : le titre Société générale avait par exemple bondi de plus de 60 % entre le 1er janvier et le 25 mars, et l’indice Stoxx européen du secteur avait pris 23 % sur les trois premiers mois de l’année, profitant de la solidité des résultats financiers 2024, dopés par la remontée des taux d’intérêt et la santé des activités de marchés.

« Depuis le début de l’année, le secteur était la “darling” des investisseurs : il était redevenu véritablement rentable, il était devenu moins ringard, plus intéressant », explique Jérémie Boudinet, responsable de la gestion des dettes financières et subordonnées chez Crédit Mutuel Asset Management, pour qui la chute des derniers jours reflète d’abord « un effet de dégonflement ».

Le « coût du risque

Mais des éléments plus fondamentaux entrent aussi en jeu. Le secteur bancaire est, en effet, l’un des plus exposés à l’évolution des cycles économiques, donc à la menace d’un ralentissement marqué de la croissance provoqué par la guerre commerciale, qui s’accompagnerait d’une dégradation de la qualité du crédit aux ménages et aux entreprises, l’activité de base des banques.

Cette perspective devrait logiquement augmenter le « coût du risque », c’est-à-dire les provisions passées par les banques pour couvrir d’éventuels défauts de remboursement liés à une remontée du chômage et à une multiplication des faillites.

L’horizon s’assombrit aussi pour les activités de banque de financement et d’investissement, qui incluent les emprunts obligataires, les fusions-acquisitions et les activités de marchés et de gestion d’actifs. Des marchés boursiers moins porteurs, des marchés de la dette moins actifs, des fusions-acquisitions au ralenti risquent de peser sur la croissance des revenus et des profits.

Il vous reste 60.1% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version