Vendredi 16 mai, Russes et Ukrainiens se sont réunis à Istanbul pour leurs premiers pourparlers de paix depuis le début de la guerre.
Mais les discussions ont tourné court, une source ukrainienne accusant la délégation russe d’avoir présenté des « demandes inacceptables ».
Voici ce qu’il faut retenir de cette journée.
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Pourparlers Ukraine-Russie : des négociations pour changer le cours du conflit
Il fallait sans doute ne pas avoir trop d’attentes pour ce rendez-vous. Le week-end dernier, Vladimir Poutine avait surpris en proposant des négociations directes avec Kiev, après un ultimatum des alliés de Kiev qui ont tenté un bras de fer pour obtenir un cessez-le-feu de 30 jours. Mis au défi par Volodymyr Zelensky de se rendre à Istanbul pour négocier directement avec lui, le président russe n’a finalement pas fait le déplacement ce vendredi. Donald Trump, qui avait entretenu le suspens ces derniers jours, ne s’est pas non plus rendu sur place. Voici ce qu’il faut retenir de cette journée.
Accord sur un échange de prisonniers… mais pas de trêve
Ce vendredi matin, une première rencontre d’environ 1h entre Ukrainiens, Turcs et Américains s’est déroulée au palais de Dolmabahçe, à Istanbul (Turquie). À la mi-journée, les deux délégations, menées par le ministre de la Défense côté ukrainien, Roustem Oumerov, et par Vladimir Medinski, un conseiller présidentiel de second plan, côté russe, ont échangé pendant près de 1h40, entourées des médiateurs turcs.
La rencontre s’est soldée sans annonce de cessez-le-feu, pourtant « la priorité » affichée par Kiev et ses alliés. Russes et Ukrainiens ont toutefois annoncé s’être mis d’accord pour un échange « massif » de prisonniers, comme l’a précisé Vladimir Medinski, « à raison de 1.000 contre 1.000 », « dans les prochains jours ». Un accord salué par Roustem Oumerov.
Les négociateurs ont également précisé que la partie ukrainienne avait évoqué une éventuelle rencontre entre les présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, ce qui constituerait une première depuis le début de l’invasion russe. À l’issue des discussions, si le négociateur en chef russe s’est dit « satisfait » et prêt « à poursuivre les contacts » avec l’Ukraine, la partie ukrainienne a, elle, accusé Moscou d’avoir formulé des demandes territoriales « inacceptables ».
Un front européen, avec Trump
Six jours après leur visite à Kiev, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz et les Premiers ministres britannique Keir Starmer et polonais Donald Tusk ont de leur côté rejoint à nouveau le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Tirana (Albanie), où se tenait un sommet des dirigeants du continent européen.
Il est « inacceptable, pour une deuxième fois, que la Russie, le président Poutine, ne répondent pas aux demandes qui ont été faites par les Américains, soutenus par l’Ukraine et les Européens », a lancé Emmanuel Macron. « Pas de rendez-vous à un niveau décisionnel » en Turquie et « pas de réponse à un cessez-le-feu », a-t-il déploré. « La partie russe n’a fait montre d’aucune bonne volonté », a renchéri Donald Tusk.
Comme depuis l’Ukraine samedi, ils ont échangé au téléphone avec Donald Trump, longtemps jugé proche de Moscou, mais plus hésitant dernièrement. Emmanuel Macron a affirmé que les Européens poursuivaient la préparation de sanctions contre la Russie « en coordination » avec les États-Unis, et qu’ils les imposeraient si Moscou continue de refuser un cessez-le-feu en Ukraine.