Située à la croisée des mondes slave, turc et balkanique, la mer Noire était, avant l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022, une artère importante du commerce mondial par laquelle circulaient 40 % des exportations de céréales. Aujourd’hui, le trafic s’est tari par rapport à 2022, mais, malgré l’insécurité, les mines, les sanctions, les réticences des assureurs face aux risques, les cargaisons de blé ukrainiennes comme russes continuent d’être exportées via ses couloirs maritimes.

Revenir à une circulation sécurisée en mer Noire est une question primordiale, surtout si un accord de cessez-le-feu venait à être signé entre la Russie et l’Ukraine. Ce point était au centre des discussions qui se sont tenues à Ankara, les 15 et 16 avril, entre les responsables militaires d’une dizaine de pays, parmi lesquels la France, le Royaume-Uni, la Turquie et l’Ukraine.

A l’issue de la réunion, la Turquie, qui verrouille l’accès à la mer par les détroits du Bosphore et des Dardanelles, s’est déclarée prête à assumer la « dimension maritime » d’un éventuel déploiement militaire multinational en Ukraine. A condition qu’une trêve soit signée, ce qui semble pour l’heure une perspective lointaine. Cette mission s’inscrit dans le cadre de la force de « réassurance » voulue par la « coalition des volontaires » pour prévenir une reprise du conflit. La marine turque assurerait la liberté de la navigation, le respect du cessez-le-feu et le déminage, les mines étant un problème majeur en mer Noire. Leur présence empêche notamment les ports ukrainiens de Mykolaïv, Otchakiv, Kherson de fonctionner normalement. Les autres ports ukrainiens, Odessa surtout, sont régulièrement visés par des missiles et des drones russes.

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