La Russie a proposé à l’Ukraine une deuxième séance de pourparlers directs à Istanbul, lundi prochain.
Cette rencontre permettrait à Moscou de transmettre à Kiev un « mémorandum » censé exposer ses conditions pour un accord de paix durable.
L’Ukraine s’est dite prête à des discussions plus directes avec la Russie, mais conditionne cet échange.
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Ukraine : 4ᵉ année de guerre
Une avancée dans les discussions entre Moscou et Kiev pour parvenir à la paix, ou un coup d’épée dans l’eau ? La Russie a proposé ce mercredi 28 mai à l’Ukraine une deuxième séance de pourparlers directs à Istanbul, lundi 2 juin, afin de lui transmettre un « mémorandum » censé exposer ses conditions pour un accord de paix durable. « Notre délégation, dirigée par (Vladimir) Medinski, est prête à présenter ce mémorandum à la délégation ukrainienne et à fournir les explications nécessaires lors d’un deuxième cycle de négociations directes reprenant à Istanbul, le 2 juin », a annoncé le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, dans un communiqué.
Quelques heures après cette annonce, l’Ukraine s’est dite prête à des discussions plus directes avec la Russie lundi à Istanbul mais Moscou doit selon elle fournir à l’avance ses conditions en vue d’une paix pour que la rencontre donne des résultats. « Nous ne sommes pas opposés à de nouvelles réunions avec les Russes et attendons leur mémorandum », a déclaré le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov, dans un message publié sur le réseau social X. « La partie russe dispose encore d’au moins quatre jours avant son départ (à Istanbul) pour nous fournir son document à examiner », a-t-elle ajouté.
Des premières discussions peu fructueuses
Vladimir Medinski avait conduit la délégation russe au cours des pourparlers du 16 mai à Istanbul. Il s’agissait des premières discussions de paix directes entre Kiev et Moscou depuis celles du printemps 2022, au début de l’attaque russe à grande échelle contre l’Ukraine. Ces échanges en Turquie n’avaient pas abouti à une percée pour trouver une issue diplomatique au conflit mais les deux camps s’étaient engagés à procéder à un échange de prisonniers d’une ampleur inédite, 1.000 personnes contre 1.000 personnes, qui s’est achevé le week-end dernier.
Tout en remerciant ses « partenaires turcs », Sergueï Lavrov a dit ce mercredi espérer que « tous ceux qui sont sincèrement intéressés » à « la réussite du processus de paix » soutiennent l’organisation de ce deuxième cycle de négociations. Vendredi, le ministre russe des Affaires étrangères avait assuré que son pays travaillait sur ce mémorandum exposant sa position et le transmettrait prochainement à Kiev.
Deux camps difficilement conciliables
Pour l’heure, les positions officielles de deux camps semblent difficilement conciliables : la Russie exige notamment que l’Ukraine renonce à jamais à rejoindre l’Otan et lui cède les cinq régions dont elle revendique l’annexion, des conditions inacceptables pour les autorités ukrainiennes.
Plus tôt dans la journée, ce mercredi, Moscou avait écarté mercredi la proposition du président ukrainien Volodymyr Zelensky d’un sommet trilatéral avec Vladimir Poutine et Donald Trump – qui a adopté ces derniers jours un ton plus dur à l’égard du président russe – pour faire avancer les discussions. « Une telle rencontre doit être le résultat d’accords concrets entre les deux délégations » russe et ukrainienne, avait tranché le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Vladimir Poutine avait déjà ignoré l’invitation de Volodymyr Zelensky à le rencontrer en Turquie à la mi-mai.
En visite à Berlin pour s’y entretenir avec le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz, le chef de l’État ukrainien a accusé la Russie d’entraver les pourparlers de paix en cherchant « des raisons de ne pas arrêter la guerre ».