
Quelques heures après le sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine qui n’a pas abouti sur un accord, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a annoncé, samedi 16 août, qu’il se rendra à Washington lundi pour rencontrer son homologue américain. « Je prévois de discuter de tous les détails relatifs à la fin des assassinats, à la fin de la guerre, avec le président Trump, à Washington, lundi », a fait savoir M. Zelensky sur ses réseaux sociaux.
Dans son message, le président ukrainien affirme aussi être « prêt à travailler de manière aussi productive que possible pour la paix ». Cette annonce intervient après un appel d’environ une heure samedi matin entre Donald Trump et M. Zelensky, rejoints ensuite par les principaux dirigeants européens – Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Friedrich Merz, le premier ministre britannique, Keir Starmer, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, ou encore la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen. « Ce fut un long appel, d’abord entre les présidents Zelensky et Trump, puis les dirigeants européens se sont joints à eux », a fait savoir la présidence ukrainienne.
M. Zelensky affirme avoir été informé par M. Trump « des points principaux de la conversation » qu’il a eu avec M. Poutine en Alaska vendredi. « Il est important que la force de l’Amérique ait un impact sur le développement de la situation », a-t-il souligné, ajoutant avoir parlé avec Donald Trump de « signaux positifs venant de la partie américaine » pour apporter à Kiev des garanties de sécurité.
Le président ukrainien se dit par ailleurs prêt à une rencontre tripartite avec ses homologues américains et russes, insistant toutefois sur l’importance que « les Européens soient impliqués dans toutes les étapes, afin de garantir une sécurité fiable, avec l’Amérique ». Mais selon, le conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov, cité par l’agence de presse russe TASS, une telle rencontre n’a pas été évoquée lors du sommet en Alaska.
Pression sur les Européens
Après trois heures de rencontre avec Vladimir Poutine à Anchorage, en Alaska, pour évoquer notamment la résolution de la guerre en Ukraine, Donald Trump a évoqué des « progrès » mais « pas d’accord » jusqu’ici. « Nous nous sommes mis d’accord sur de nombreux points », a ajouté le président américain, sans livrer plus de détails. « Il n’en reste que très peu, certains ne sont pas très importants, mais l’un d’entre eux est probablement le plus important », a-t-il ajouté, au cours d’une allocution, sans que les journalistes présents n’aient pu poser de questions.
A ses côtés, Vladimir Poutine a, lui, estimé que « pour que le règlement ukrainien soit durable et à long terme, toutes les causes profondes de la crise (…) doivent être éliminées ». La Russie considère la volonté de l’Ukraine d’intégrer l’OTAN, et plus globalement l’élargissement de l’alliance militaire occidentale à ses frontières, comme une menace existentielle. « Les préoccupations légitimes de la Russie doivent être prises en compte, et un équilibre équitable doit être rétabli dans le domaine de la sécurité en Europe et dans le monde en général », a plaidé le chef du Kremlin.
Les deux dirigeants ont ensuite mis la pression sur M. Zelensky et les Européens pour parvenir à une résolution du conflit, déclenché par Moscou le 24 février 2022. « Maintenant, ça dépend vraiment du président Zelensky, pour y parvenir. Et je dirais également des pays européens, ils doivent s’impliquer un petit peu, mais ça dépend du président Zelensky », a notamment affirmé Donald Trump.
Vladimir Poutine a également dit espérer que « l’entente » trouvée, selon lui, avec Donald Trump puisse ouvrir « la voie à la paix en Ukraine », sans en préciser la teneur. « Nous espérons que Kiev et les capitales européennes prendront tout cela avec un esprit constructif et ne créeront pas d’obstacles ni ne tenteront de saper les progrès escomptés par des provocations ou des intrigues en coulisse », a poursuivi M. Poutine.
Si les réactions des dirigeants européens étaient encore peu nombreuses samedi matin, le premier ministre hongrois, Viktor Orban, proche du Kremlin, a, lui, salué la rencontre entre MM. Trump et Poutine, bien qu’elle n’ait débouché sur aucun accord. « Pendant des années, nous avons vu les deux plus grandes puissances nucléaires démanteler le cadre de leur coopération et échanger des messages hostiles. C’est désormais terminé. Aujourd’hui, le monde est plus sûr qu’hier », a-t-il estimé sur le réseau social X.