Hadas Kalderon, dans son nouvel appartement de Kiryat Gat (Israël), le 17 avril 2024.

C’est l’histoire d’une vie percutée par l’histoire. Hadas Jaoui-Kalderon, dans son livre 52 jours sans eux (éditions Alisio, 220 pages, 19 euros), raconte le calvaire enduré par ses enfants, Sahar, 17 ans, et Erez, 12 ans. Kidnappés le 7 octobre 2023 dans le kibboutz de Nir Oz, situé en lisière de Gaza, ils ont été libérés le 27 novembre dans le cadre de l’accord d’échange de prisonniers, conclu entre Israël et le Hamas.

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Le matin de l’attaque, ses enfants étaient avec leur père dans la maison de ce dernier. Ils se sont d’abord enfermés dans l’abri, avant d’en sortir lorsque les assaillants ont mis le feu à la maison. Ils se sont ensuite cachés dans un buisson, d’où ils ont observé « des centaines de civils » saccager et piller leur kibboutz. C’est là qu’un jeune Palestinien les repère. Les trois Israéliens s’enfuient dans toutes les directions, mais sont rattrapés un à un et envoyés séparément à Gaza. Le Hamas a d’abord fait témoigner les deux enfants devant une caméra. « Erez a ensuite été détenu dans une famille comme de nombreux kidnappés », dans une maison qui servait également de « cache d’armes ».

Le gardien d’Erez, qu’elle présente comme un « professeur », sans en dire plus, « ne s’est jamais montré cruel » envers son fils, qui a eu 12 ans en captivité. « Au contraire, il lui a dispensé des cours d’arabe et lui a même offert une montre pour son anniversaire. Il a également pris soin de retirer les armes de sa vue, conscient de la peur qu’elles pouvaient susciter », écrit Hadas Kalderon.

« Plus tout à fait moi-même »

Des hommes sont venus chercher Erez deux semaines plus tard. « Ils l’ont dissimulé sous une burqa, une pratique systématique pour déplacer des otages, afin d’éviter de les mettre en danger si la foule venait à les reconnaître », affirme Mme Kalderon. Il a alors séjourné dans plusieurs endroits, puis a été transféré dans ce qui ressemblait à un hôpital, où il a retrouvé d’autres otages. Hadas Kalderon a confié au Monde que, depuis sa fenêtre, il voyait les immeubles de Gaza s’écrouler.

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La détention de Sahar a été plus dure. L’adolescente a été emmenée dans les tunnels construits par le Hamas sous Gaza, « incapable de distinguer le jour de la nuit, luttant contre l’humidité terrible ». La mère affirme que sa fille a réussi à améliorer légèrement ses conditions de détention à force d’insistance, comme avoir le droit de se laver ou de manger plus que l’ordinaire. Sahar n’a pas subi de violences sexuelles ; elle a affirmé à sa mère avoir vu des codétenus se faire battre. Elle a aussi vu « les plus fragiles psychologiquement hurler à toute heure du jour et de la nuit, se taper la tête contre les murs sous les rires des terroristes qui méprisent ceux qu’ils considèrent comme des faibles, enfants compris ».

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