• L’AIEA craint une catastrophe nucléaire en Iran, qui pourrait avoir de « graves » conséquences.
  • Les inquiétudes se concentrent ces dernières heures autour de la centrale de Bouchehr.
  • LCI fait le point avec Bruno Comby, polytechnicien et ingénieur en génie nucléaire.

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Une attaque contre la centrale nucléaire de Bouchehr, en Iran, aurait de « graves » conséquences, a prévenu Rafael Grossi, le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). « Un impact direct provoquerait un très haut niveau de radioactivité dans l’environnement. » Une crainte réelle, bien qu’Israël n’ait pas frappé de sites nucléaires civiles, comme la centrale. 

« Israël n’a aucune raison d’y toucher« , estime Bruno Comby, polytechnicien, ingénieur en génie nucléaire. Et si cette centrale détient « plusieurs tonnes de combustible, surtout de combustible usagé, qui est beaucoup plus radioactif« , soit la quantité de matière radioactive la plus importante du pays, il assure qu’il serait difficile de l’endommager suffisamment pour créer une catastrophe nucléaire en cas de frappes.

« Comme c’est une centrale civile construite selon les standards occidentaux, il y a une épaisse enceinte de confinement qui fait que c’est extrêmement difficile de porter atteinte au cœur du réacteur à l’intérieur. Et quand bien même il y aurait des fuites radioactives, elles seraient contenues dans cette enceinte. La fracturer serait très difficile puisqu’il s’agit d’une épaisse enceinte en béton armé« , explique-t-il.

Qu’en est-il des sites militaires, destinés à la fabrication de l’arme nucléaire, visés par Israël ? Là encore, Bruno Comby se veut rassurant. « En cas d’atteinte au site comme Fordo, de Natanz ou des sites de conversion comme à Ispahan« , si fuite il y a, alors il s’agit d’une « contamination locale, mais ça n’est pas extrêmement radioactif« .

Cela s’explique par la nature même de la substance nucléaire. « Cette arme militaire est basée sur de l’uranium qui est certes un élément chimique radioactif, mais qui est en fait relativement peu radioactif. Sa demi-vie, c’est-à-dire le temps qu’il faut pour que cette radioactivité baisse de moitié, est très longue, ce qui signifie qu’il s’en décompose extrêmement peu à chaque instant. En fait, l’uranium, c’est presque un élément stable. Il est radioactif, mais très peu« , détaille Bruno Comby. La toxicité la plus dangereuse que présente l’uranium est chimique, comme d’autres métaux lourds, « par exemple le plomb ou le mercure« .

En cas de fuite nucléaire sur les sites militaires, la contamination serait donc « locale« . « Le risque sur des sites comme Fordo ou Natanz est un risque local pour les soldats ou les scientifiques qui se trouvent sur place. Il n’y a pas de conséquences importantes à grande distance, ce n’est pas possible, du fait de la nature de ces éléments radioactifs« , assure-t-il.

Gaëlle SHEEHAN

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