• En Iran, 22 personnes ont été arrêtées depuis le 13 juin pour espionnage au profit d’Israël.
  • L’État iranien appelle la population à dénoncer les possibles espions.
  • Un homme, arrêté en 2023, a été exécuté lundi 16 juin, condamné pour collaboration avec le Mossad.

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Depuis le 13 juin, date du début des frappes entre Israël et l’Iran, les forces de l’ordre iraniennes ont arrêté 22 personnes pour espionnage au profit de l’État hébreu. Et la chasse aux espions en Iran va encore plus loin. Les autorités en appellent à la population pour les aider dans la traque des espions. 

Le ministère du Renseignement iranien demande ainsi aux habitants de signaler à la police tout comportement, toute activité suspecte. Les critères pour évaluer une personne suspecte : si elle porte un masque, des lunettes, chapeau, ou si elle est au volant d’une camionnette… Des signaux sont censés alerter, comme une maison dont les rideaux sont toujours tirés, ou des bruits inhabituels dans l’habitation. 

Des affiches, rouge vif, ont été diffusées par les médias d’État et appellent les propriétaires de logements mis en location de signaler les locataires étrangers dont l’identité interroge.

Ces exécutions pour espionnage visent à susciter la peur au sein de la société

Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur de l’ONG Iran Human Rights

L’État iranien montre sa mobilisation contre les espions dans des opérations de communication en direction de la population. La police du pays a diffusé les images d’une planque des services secrets israéliens, le Mossad, dans la banlieue de Téhéran. C’est dans ces ateliers qu’auraient été confectionnés les drones explosifs utilisés lors des attaques contre l’Iran. À ce jour, 22 personnes ont été arrêtées, dont certaines sont accusées d’avoir apporté leur soutien sur les réseaux sociaux à Israël.

Quels sont les profils des espions d’Israël en Iran ? Des citoyens iraniens qui, en raison de leur opposition au régime, fourniraient des informations à l’État hébreu. Certains seraient recrutés contre de l’argent. Et d’autres sont des agents israéliens infiltrés dans la société iranienne, voire au sein du gouvernement ou des forces armées. Plusieurs centaines d’agents du Mossad seraient répartis sur le territoire (voir la chronique dans la vidéo en tête de cet article).

« Si une personne est arrêtée parce qu’elle a des liens avec le régime sioniste et a collaboré avec lui, son procès et sa condamnation doivent être prononcés très rapidement, conformément à la loi et compte tenu des conditions de guerre« , a déclaré Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i, chef du système judiciaire iranien. Une menace déjà mise à exécution : un homme a été exécuté lundi 16 juin après avoir été condamné pour espionnage. Esmail Fekri avait été arrêté en 2023. La nouvelle de sa pendaison a été relayée sur les médias d’État. Selon l’ONG Iran Human Rights, il est la quatrième personne à être exécutée pour espionnage en 2025.

« Ces exécutions visent à susciter la peur au sein de la société afin d’empêcher les manifestations, car le peuple iranien représente la plus grande menace pour la République islamique« , a dénoncé Mahmood Amiry-Moghaddam, le directeur de l’organisation. « Nous craignons que les autorités ne profitent de la guerre actuelle pour lancer une nouvelle vague d’exécutions sous l’accusation d’espionnage au profit d’Israël. »

Gaëlle SHEEHAN

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