Hamid Khellafi devant les œuvres de Yassine Mekhnache (à gauche) et de Dalila Dalléas Bouzar (à droite), dans sa galerie, à Paris, le 25 juin 2025.

Une nouvelle galerie à Saint-Germain-des-Prés, rien de surprenant. Depuis plus d’un siècle, le quartier parisien en a accueilli des dizaines, restées célèbres ou oubliées. Mais celle qui s’est ouverte en 2024 sous le nom de son fondateur, Hamid Khellafi, n’a pas tardé à se faire remarquer en affichant son programme pour 2025 : une année entièrement consacrée aux artistes d’origine algérienne, une vingtaine en tout. « Le projet, explique Khellafi, est né d’une frustration : constater qu’il existe une scène artistique algérienne extrêmement active et qu’elle n’est pas montrée ou, du moins, que seul un petit nombre d’artistes le sont. »

Un moment l’a marqué. A l’été 2023, il se rend à Alger, alors que d’habitude il va en Kabylie, région d’origine de sa famille. « Je visite des ateliers et, un soir, je prends un verre à la terrasse du Saint-Georges avec les artistes que j’ai vus dans la journée. On est d’abord deux ou trois ; et à la fin, on est neuf. Ils se connaissent tous, ils ont la même énergie. Je suis sidéré. Il y a des jeunes femmes avec des tatouages, des gars avec des looks pas possibles : une jeunesse algéroise que je ne connaissais pas. Je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose : c’était comme une évidence. » Ce « quelque chose » a pris la forme d’une saison d’accrochages successifs, quatre semaines par artiste et, chaque fois, un catalogue, « parce que c’est important qu’il reste une trace ».

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