L’armée israélienne a tué le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et d’autres membres de son haut-commandement lors une frappe aérienne, le 27 septembre.
Tsahal assure qu’elle a « encore du chemin à faire » dans sa lutte contre l’organisation islamiste libanaise.
Le Hezbollah et ses soutiens, dont l’Iran, promettent que la ligne prônée par Hassan Nasrallah perdurera malgré sa mort.

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Liban : la crainte d’une guerre généralisée entre Israël et le Hezbollah

La mort d’Hassan Nasrallah, officialisée samedi par l’armée israélienne et le Hezbollah quelques heures plus tard, marque une étape décisive dans le conflit entre Israël et la formation chiite libanaise. Elle n’en signe toutefois pas la fin, comme l’a rappelé Tsahal, ni l’extinction du Hezbollah.

La frappe israélienne, fatale à l’homme le plus puissant du Liban et d’autres hauts dirigeants du mouvement, a ainsi été suivie d’autres raids aériens sur le Liban, preuve que le combat n’est pas terminé pour Tsahal. Samedi, en fin d’après-midi, après la destruction de « 140 cibles du Hezbollah », « notamment des lanceurs de roquettes visant des civils israéliens, des bâtiments dans lesquels des armes étaient stockées (…) et d’autres sites d’infrastructures terroristes », l’armée israélienne a annoncé une nouvelle frappe sur le fief du mouvement islamiste armé libanais à Beyrouth. Un entrepôt près de l’aéroport de Beyrouth a été pris pour cible. 

Pour Israël, « l’opération continue »

« L’opération continue », a assuré sur LCI le porte-parole francophone de l’armée israélienne, le colonel Olivier Rafowicz. « Nous sommes surpris par la quantité gigantesque de missiles, notamment sol-air, extrêmement puissants, qui étaient entreposés dans les sous-sols de bâtiments détruits à Beyrouth-sud (…). Là, mais aussi dans la vallée de la Bekaa, il y a des milliers de missiles entreposés, des armes stratégiques, qui doivent être absolument détruites« , poursuit le militaire de Tsahal. Il semble en aller de même pour les routes qui, selon Tsahal, permettent d’acheminer des armes et des composants de l’est vers le Liban.

« L’opération continue », assure sur LCI Olivier Rafowicz, le porte-parole de TsahalSource : TF1 Info

Israël, qui explique agir pour faire cesser les tirs vers le nord de son territoire, frontalier du sud du Liban, et permettre ainsi le retour de dizaines de milliers d’habitants contraints à la fuite, devrait donc poursuivre ses manœuvres militaires pour atteindre son objectif de neutralisation du Hezbollah. « Nous poursuivrons nos opérations (…) jusqu’à ce que tous nos civils puissent rentrer chez eux en toute sécurité« , a prévenu Tsahal sur le réseau social X.  (nouvelle fenêtre)

Le Hezbollah a-t-il encore la capacité à riposter ?

De son côté, le Hezbollah, amputé de son chef et de plusieurs de ses plus hauts cadres, va tenter de se réorganiser. Le Guardian et d’autres médias évoquent la piste d’Hashem Safieddine, commandant en second du Hezbollah et qui aurait été épargné par l’attaque aérienne de vendredi, pour succéder à Nasrallah. Cousin du défunt leader, religieux comme lui, il s’occupait notamment des affaires politiques du Hezbollah. Reste qu’après ce coup très dur, qui suit les attaques aux bipeurs et aux talkies-walkies l’ayant déjà fortement ébranlé, la capacité de riposte du mouvement chiite se pose. 

« Ni les 150 000 missiles et roquettes qu’il détient, ni les dizaines de milliers d’hommes armés qui forment la milice n’ont toutefois disparu en un claquement de doigt », avertit L’Orient Le Jour (nouvelle fenêtre). « Même si cela paraît chaque jour plus compliqué, on ne peut pas exclure le fait que le Hezbollah ait encore les moyens de répondre à son adversaire et de mener une guerre totale et de plus longue durée », note le quotidien libanais qui s’interroge sur la réaction de l’Iran. Et surtout de son ampleur. 

Le soutien de l’Iran

Soutien historique de l’organisation libanaise, qu’il a participé à créer en 1982 et qu’il finance depuis, l’Iran, ennemi juré d’Israël, reste confiant en sa capacité à poursuivre l’action de Nasrallah. « La ligne glorieuse du chef de la résistance, Hassan Nasrallah, se poursuivra et son objectif sacré sera réalisé avec la libération de Qods (Jérusalem), si Dieu le veut », a déclaré samedi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un message publié sur X tandis que le vice-président Mohammad Reza Aref a brandi la menace sur l’État hébreu. « Nous avertissons les dirigeants du régime d’occupation que l’effusion de sang injuste, en particulier celle du secrétaire général du Hezbollah, le martyr Sayyed Hassan Nasrallah, entraînera leur destruction« , a-t-il lancé, cité par l’agence de presse iranienne Isna.

De son côté, le guide suprême iranien Ali Khamenei a demandé à « tous les musulmans de se tenir fièrement aux côtés du peuple libanais et du Hezbollah avec leurs ressources et de l’aider à affronter Israël« .

En guerre contre Israël à Gaza et membre de l’alliance que l’Iran appelle l’« axe de la résistance » avec le Hezbollah et les houthis, le mouvement islamiste palestinien Hamas a dénoncé « un acte terroriste lâche ». L’assassinat du leader libanais « renforcera notre détermination », ont affirmé pour leur part les rebelles yéménites et entraînera « la destruction » d’Israël, a déclaré le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref, dont le pays a décrété cinq jours de deuil. 

Alors que les appels à la désescalade, qu’ils viennent de l’ONU ou des chancelleries européennes, ne semblent pas être entendus, chaque jour rapproche la région d’un embrasement total, avec – toujours – le risque d’une opération terrestre israélienne et l’incertitude sur la réaction de l’Iran.


Anthony TALLIEU

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