Les habitants de Lure (Haute-Saône) s’inquiètent de la présence d’un homme fiché S, assigné à résidence en attendant son expulsion du territoire.
Cet homme est le frère de Foued Mohamed-Aggad, l’un des tueurs du Bataclan.
Le maire de la commune demande de changer ses lieux de résidences en attendant son expulsion.

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Une « psychose naissante » au sein de la population de Lure. C’est ce que constate ce lundi Eric Houlley, le maire de cette commune de Haute-Saône. En cause ? La présence d’un homme fiché S, assigné à résidence en attendant son expulsion du territoire.

L’individu auquel fait référence le maire s’appelle Karim Mohamed-Aggad. Âgé de 34 ans, il est le frère de Foued Mohamed-Aggad, l’un des tueurs du Bataclan, mort lors de l’attentat du 13 novembre 2015 à Paris. Fiché S, Karim Mohamed-Aggad avait été condamné en mai 2017 à neuf ans de prison par la cour d’appel de Paris pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste« , après avoir passé plusieurs mois en Syrie en 2013 et 2014, selon le quotidien régional L’Est Républicain.

« Tout n’a pas été fait au niveau de l’État central »

Après avoir purgé sa peine, il a de nouveau été condamné à six mois de prison pour le non-respect des mesures de surveillance qui lui étaient imposées. Il a été déchu de sa nationalité en novembre 2023 et placé au centre de rétention administrative de Metz, puis assigné à résidence à Lure fin juin 2024 par arrêté du ministre de l’Intérieur, selon le journal.

De père algérien et de mère marocaine, la mesure d’éloignement le visant n’a pas abouti : ni l’Algérie ni le Maroc n’ont délivré le laissez-passer consulaire indispensable à son expulsion, selon la même source. « Tout n’a pas été fait au niveau de l’État central (…) pour aboutir à un résultat et éviter qu’on ait cette psychose naissante », estime Eric Houlley. « Je demande d’organiser une rotation (entre plusieurs lieux de résidence, ndlr) en attendant que l’expulsion soit validée par les pays d’accueil« , a ajouté le maire socialiste de cette commune d’environ 8.000 habitants.

Selon Eric Houlley, qui dit s’être « heurté à l’inertie de l’État« , « des inquiétudes (…) commencent à remonter depuis plusieurs semaines » à Lure en raison du profil de l’homme. « Il y a eu des alertes sur les réseaux sociaux, des salariés dans les grandes surfaces, de la CPAM qui se sont inquiétés« , a-t-il ajouté, précisant que l’homme « pointe régulièrement » et « respecte son contrôle judiciaire ».


T.G.

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