Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, focus sur des albums nés de la rencontre entre des musiciens issus de plusieurs continents.

« M’akoma Nnwom », de Kwashibu Area Band

Une « mission de préservation et d’innovation » du highlife. Tel est l’objectif que s’est assigné le collectif Kwashibu Area Band, fondé en 2014 à Accra par le Ghanéen Kwameh Yeboah (claviers, guitare, piano) et l’Américain Ben Abarbanel-Wolff (saxophone, flûte). Avec Giuseppe Coppola à la batterie et Eric Owusu aux percussions, ils ont réalisé l’album Love Warrior’s Anthem, qui paraît ce vendredi 11 avril. S’inspirant de son travail avec Pat Thomas, légende du highlife avec lequel il a sorti deux albums en 2015 et 2019, le groupe entend « explorer le côté introspectif » du genre tout en lorgnant vers le jazz, le reggae et le dub. Une démarche qui n’est pas sans rappeler celle des Londoniens de Kokoroko, notamment sur le morceau M’akoma Nnwom.

« Liwesdshe Andiken », de Ukandanz

Evil Plan. Ainsi s’intitule le sixième album de Ukandanz, prévu le 18 avril. Le « plan diabolique » en question ? Fusionner le répertoire éthiopien avec le rock pour donner naissance à « l’éthiorock »… Fondé en 2010 par le Français Damien Cluzel (guitare et basse), le groupe comprend un saxophoniste, un claviériste et un batteur, auxquels vient s’ajouter le chanteur Asnake Gebreyes, figure de la scène d’Addis-Adeba. Ensemble, ils revisitent des standards de la musique éthiopienne – comme Liwesdeshe Andiken, de Getachew Kassa (1944-2024) –, mais aussi le War Pigs du groupe britannique de hard rock Black Sabbath. L’opus se termine par une chanson dédiée à Francis Facelto, fondateur en 1996 de la collection de CD « Ethiopiques ».

« Boya Kotala », de Kingdom Molongi

On connaissait Jonathan Uliel Saldanha pour ses expérimentations électroniques, notamment au sein du groupe HHY & The Kampala Unit, fondé avec une trompettiste et un percussionniste ougandais. Pour son nouveau projet, Kingdom Molongi, le musicien portugais reste à Kampala mais s’associe cette fois au Kingdom Ulfame Choir, un groupe de sept chanteurs congolais basé en Ouganda. Ensemble, ils ont fait paraître fin mars l’album Kembo, où les voix s’imposent en majesté, les machines de Saldanha s’effaçant derrière elles pour simplement venir accentuer une mélodie par ici, souligner une harmonie par là. Entre gospel et musique d’avant-garde, les dix morceaux ont été composés dans une langue mêlant lingala, swahili, kikongo et français.

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