Le ton s’est encore durci mardi entre Emmanuel Macron et Benyamin Nétanyahou.
Si le président français a déclaré que l’État hébreu devait son existence « à une décision de l’ONU », le Premier ministre israélien s’est indigné, évoquant plutôt la « victoire » obtenue par Israël « dans la guerre d’indépendance ».
À quoi font-ils référence ? TF1info fait le point.

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Israël et le Hamas en guerre

L’histoire de la création d’Israël au cœur d’une polémique. Mardi 16 octobre, le ton est encore monté entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, après un nouvel échange très ferme portant sur le rôle de l’ONU dans la création de l’État hébreu.

« M. Nétanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU », aurait lancé Emmanuel Macron en Conseil des ministres, selon des propos rapportés par des participants, alors qu’était abordée la guerre à Gaza . « Et par conséquent ce n’est pas le moment de s’affranchir des décisions de l’ONU », a-t-il poursuivi en s’adressant indirectement au Premier ministre israélien.

Résolution de 1947

Lors de cette prise de parole, le président français fait référence à la résolution 181 de l’ONU, adoptée le 29 novembre 1947. En première partie, elle tranche la fin du mandat britannique sur la Palestine, où vivent 1,3 million d’Arabes et 600.000 Juifs. Le mandat britannique « devra être achevé aussitôt que possible, et en tout cas le 1ᵉʳ août 1948, au plus tard », peut-on lire dans la résolution . 

Dans un second temps, le texte détermine le partage de la Palestine en trois parties :  un État juif de 14.000 km², un État arabe de 11.500 km², et Jérusalem et ses alentours, « sous un régime international spécial administré par les Nations Unies », est-il précisé dans la troisième partie de la résolution. 

« Guerre d’indépendance »

Une remarque qui a fait bondir le dirigeant israélien. « Un rappel au président de la France : ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’État d’Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste – notamment du régime de Vichy en France », a réagi Benyamin Nétanyahou dans un communiqué. 

Cette fois, le dirigeant israélien fait référence à la première guerre israélo-arabe, aussi nommée « guerre d’Indépendance » en Israël. Elle éclate le 15 mai 1948, au lendemain de la proclamation de la création de l’État d’Israël par le président du Conseil national juif, David Ben Gourion. À l’issue de cette guerre, Israël finit par occuper 78% du territoire. 760.000 Palestiniens de ce nouvel État israélien sont contraints de s’exiler. 

De son côté, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a également réagi sur X suite aux propos d’Emmanuel Macron qui, « s’ils sont confirmés, sont une faute à la fois historique et politique ». Ces récentes déclarations interviennent alors que Paris appelle à un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, dénonçant des tirs israéliens jugés « délibérés » contre des positions des Casques bleus de la force de paix de l’ONU dans le sud libanais (Finul). 

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a quant à lui précisé que les déclarations du chef de l’État visaient à rappeler « l’importance pour Israël comme pour tous les pays de respecter la Charte des Nations Unies, le droit international et le droit international humanitaire ».


Marie TERANNE

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