La bande de Gaza n’est pas seulement devenue une « fosse commune pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide », ainsi que le dénoncent les organisations humanitaires, voire « un mouroir, pour ne pas dire un cimetière », selon le chef de la diplomatie française. Gaza s’est aussi transformée en un laboratoire où, sous les yeux d’un monde impuissant ou complice, s’élabore une réalité alternative, mais malheureusement bien réelle, débarrassée de toutes les normes du droit international.

Il y a déjà sept ans qu’un correspondant du Monde, en reportage à Gaza, décrivait une « expérience inédite » visant à « mesurer la résilience de 2 millions de cobayes vivant sous une cloche hermétique ». Au bout de seize années de blocus israélien, suivies de vingt et un mois d’une guerre totale, l’enclave palestinienne est bel et bien le théâtre d’expérimentations en inhumanité, perpétrées en toute impunité, malgré leurs proportions désormais effarantes.

Un monde sans Nations unies

L’Etat d’Israël a beau avoir été établi, en 1948, sur la base d’une décision de l’Organisation des Nations unies (ONU), il n’a cessé de mener un travail de sape contre le système multilatéral, dont les résolutions bridaient l’arbitraire israélien, surtout après l’occupation, en 1967, du « territoire palestinien » de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Cette sourde hostilité a cédé la place à une campagne systématique de dénigrement de l’ONU avec l’accession à la tête du gouvernement de Benyamin Nétanyahou.

Cette campagne a longtemps été encouragée par les Etats-Unis qui préféraient substituer leurs propres « termes de référence » aux résolutions pourtant contraignantes de l’ONU. L’hostilité conjuguée d’Israël et des Etats-Unis à l’ONU a atteint des sommets durant le premier mandat de Donald Trump, de 2017 à 2021, avant d’être seulement mise en sommeil sous la présidence de Joe Biden, puis de se déchaîner comme jamais depuis le retour de M. Trump à la Maison Blanche, en janvier.

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