• Un jeune militaire russe était recherché depuis octobre 2022 par Moscou pour désertion.
  • Demandeur d’asile aux États-Unis, il a été renvoyé fin août vers son pays d’origine.

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Ukraine : 4ᵉ année de guerre

Il encourt jusqu’à dix ans de prison en Russie. Le 27 août, Andrei Vovchenko, un ancien militaire russe de 25 ans qui avait déserté son poste en octobre 2022 pour se réfugier aux États-Unis, a été renvoyé vers son pays d’origine, révèle le Guardian.

Les autorités américaines chargées de l’immigration ont déjà expulsé vers Moscou des dizaines de demandeurs d’asile russes.

Parmi les personnes expulsées le 27 août figurait donc Andrei Vovchenko. Il était recherché pour désertion, selon un avis officiel du ministère de la Défense envoyé à sa famille.

Il a supplié qu’on ne le mette pas dans l’avion pour Moscou, mais la police égyptienne l’a maîtrisé et ligoté

Un demandeur d’asile expulsé

Les accusations portées contre lui sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison. Le Guardian n’a pas réussi à joindre Andrei Vovchenko, mais des témoins qui se trouvaient sur le même vol ont déclaré qu’il avait été immédiatement arrêté à son arrivée à Moscou.

« Il a supplié qu’on ne le mette pas dans l’avion pour Moscou, mais la police égyptienne l’a maîtrisé et ligoté », a raconté une autre personne qui se trouvait dans le même vol d’expulsion. « Ils l’ont attaché à son siège, et il a pleuré pendant tout le trajet entre l’Égypte et Moscou. »

Fuir pour éviter la mobilisation

À leur arrivée à Moscou, les passagers ont été soumis à un « filtrage » : des interrogatoires menés par les services de sécurité fédéraux russes. Ceux qui n’avaient pas de casier judiciaire ont été libérés.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, de nombreux Russes fuient leur pays pour éviter d’être mobilisés. Selon les données du DHS compilées par le Transactional Records Access Clearinghouse (Trac), un groupe qui surveille les données sur l’immigration, plus de 8.300 ressortissants russes ont demandé l’asile aux États-Unis depuis le début de l’invasion à grande échelle. Selon le Trac, environ 85 % d’entre eux l’ont obtenu en 2024.

Pendant une grande partie du mandat de Joe Biden à la présidence des États-Unis, les dissidents russes et autres demandeurs d’asile se voyaient généralement accorder l’entrée aux États-Unis sous condition pendant que leur dossier était examiné par le système. Mais à partir de 2023, cette pratique a changé : de nombreux demandeurs se sont retrouvés en détention prolongée, parfois pendant plus d’un an, pour des raisons qui restent floues. Cette pratique s’est considérablement intensifiée sous Trump.

Mercredi, les figures de proue de l’opposition russe, Ioulia Navalnaïa, Vladimir Kara-Murza et Ilya Yashin, ont publié une déclaration commune appelant le Premier ministre canadien, Mark Carney, à accorder l’asile aux Russes menacés d’expulsion des États-Unis.

« Les personnes qui ont fui la répression du Kremlin et les prisons de Poutine se retrouvent dans les prisons américaines. Cela semble profondément injuste. Pire encore, les tribunaux américains rejettent de plus en plus souvent les demandes d’asile et accordent au pouvoir exécutif le droit d’expulser nos compatriotes vers la Russie, où cela signifie généralement une arrestation immédiate par les services de sécurité de Poutine », ont-ils écrit dans une lettre publiée par le Globe and Mail.

Ambre BERTOCCHI

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