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Guillaume Prévost, nouveau secrétaire général de l’enseignement catholique, a déclaré qu’il fallait « redonner clairement le droit à une enseignante de faire une prière le matin avec ses élèves, parce que c’est le cœur de [leur] projet ». Cette déclaration pose une question cardinale : quelle est l’identité de l’enseignement catholique ?

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Le projet catholique est défini dans ses statut, réécrits en 2013. Outre « travailler à faire connaître la bonne nouvelle du salut » (article 8), « l’école catholique est une école pour tous. Elle porte une attention plus particulière à toutes les formes de pauvreté (…), surtout aux plus pauvres et aux marginaux » (article 38). En 2014, de façon cohérente avec ce projet, l’enseignement catholique se donne pour objectif de « renforcer l’accueil de toutes les fragilités et [de] favoriser le développement de la mixité sociale ». Dans sa présentation des « moyens affectés à la mixité sociale et scolaire », l’enseignement catholique précise qu’il « poursuit une politique volontariste en faveur des publics en difficulté » (2024). Au-delà de ces statuts et des actions mises en œuvre, quelle est la réalité sociologique des établissements catholiques, qui scolarisent 96 % des élèves inscrits dans les établissements privés sous contrat ?

Un indicateur de la « politique volontariste en faveur des publics en difficulté » de l’enseignement catholique est la proportion d’élèves inscrits dans les unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS), dont l’objet est la scolarisation des élèves en situation de handicap. Alors que l’enseignement privé sous contrat scolarise plus de 20 % des élèves du secondaire, il ne scolarise que 9,3 % des élèves inscrits dans les ULIS (contre 90,7 % pour le public), selon l’édition 2025 des « Repères et références statistiques » (RERS) du ministère de l’éducation nationale.

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