Yuli Novak et Guy Shalev, directeurs respectifs des organisations israéliennes de défense des droits de l’Homme B’Tselem et Physicians for Human Rights Israel (PHRI), dans les bureaux de PHRI, à Tel-Aviv, le 24 juillet 2025.

B’Tselem et Physicians for Human Rights Israel (PHRI, Médecins pour les droits humains) sont deux piliers de la société civile israélienne, au premier rang de la lutte contre l’occupation des territoires palestiniens. Fondée en 1989, dans le contexte de la première Intifada, B’Tselem est la plus prestigieuse organisation de défense des droits humains du pays. Elle a reçu en 2018 le Prix des droits de l’homme de la République française. Créée en 1988, PHRI est à l’avant-garde de la défense des droits humains dans le domaine de la santé. Lundi 28 juillet, ces deux ONG ont rendu publics deux rapports consacrés à la guerre lancée à Gaza en réaction à l’attaque terroriste du 7-Octobre. L’un et l’autre concluent qu’« Israël mène des actions coordonnées pour intentionnellement détruire la société palestinienne à Gaza. En d’autres mots, qu’Israël commet un génocide ». Yuli Novak, directrice de B’Tselem, et Guy Shalev, son homologue pour PHRI, expliquent leur démarche.

Comment êtes-vous parvenus à la conclusion que l’armée israélienne commet un génocide à Gaza ?

Yuli Novak : Nous avons collecté toutes les informations disponibles sur les actions de l’armée à Gaza. Cela nous a amenés à la conclusion qu’Israël mène de façon coordonnée et intentionnelle une politique destinée à détruire la société palestinienne dans la bande de Gaza. Tout ce dont les êtres humains ont besoin pour vivre est ciblé, tout ce sur quoi repose la société, en commençant par les habitations, les infrastructures, etc. Un génocide, ce n’est pas seulement des tueries de masse. Ce qui s’observe à Gaza s’inscrit dans un processus de destructions, coordonné et cohérent.

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