• Le garde des Sceaux, maintenu au gouvernement, a quitté le parti présidentiel, un choix qu’il a justifié ce mardi soir sur LCI.
  • Il regrette en particulier les propos de Gabriel Attal, qui a dit ces derniers jours « ne plus comprendre » les choix d’Emmanuel Macron.
  • Le ministre a appelé plus largement à « arrêter les jeux partisans », assurant pour sa part avoir renoncé à ses « ambitions personnelles » pour 2027.

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Lecornu II : le nouveau gouvernement à l’épreuve du budget

Les secousses de la crise politique en cours n’en finissent pas dans le camp présidentiel. Le garde des Sceaux Gérald Darmanin, reconduit dans le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu, quitte Renaissance, a-t-il assumé sur LCI ce mardi 14 octobre au soir. Le ministre prend ses distances avec la ligne du patron du parti, Gabriel Attal, qui avait vivement critiqué ces derniers jours les choix du président Emmanuel Macron (nouvelle fenêtre).

Le Premier ministre Sébastien Lecornu avait conditionné le maintien dans son nouveau gouvernement (nouvelle fenêtre), annoncé lundi soir, à l’abandon de toutes « ambitions présidentielles » pour la présidentielle de 2027. Une exigence acceptée par Gérald Darmanin, qui se défend même d’avoir voulu être candidat au scrutin. Il a mis en sommeil son propre parti créé en 2024, Populaires, mais aussi décidé de claquer la porte de Renaissance. 

« Je n’adhère plus à un parti politique. Parce que je crois qu’on a failli, les partis politiques – je prends ma part de responsabilité – ont failli à montrer qu’ils avaient comme conscience l’intérêt général et pas de petits intérêts partisans », a lâché sur LCI le garde des Sceaux, qui assure avoir mis ses « ambitions personnelles de côté pour servir [son] pays »

Des critiques « publiques » contre Emmanuel Macron qui ne passent pas

Quant à l’ex-Premier ministre macroniste Gabriel Attal, qui a été au gouvernement en même temps que lui,  » je n’apprécie pas que lorsqu’on est le parti du président de la République, on critique directement, publiquement le président de la République », a tancé le ministre. 

Lorsque le secrétaire général de Renaissance a déclaré sur TF1 la semaine passée ne « plus comprendre » les choix d’Emmanuel Macron (nouvelle fenêtre), cette « formule (est) un peu difficile à entendre », a-t-il réagi. « Ça ne grandit pas. (…) Cette phrase m’a choqué, et je crois que nous devrions tous comprendre qu’il faut arrêter les jeux partisans qui fatiguent les Français », a encore lancé Gérald Darmanin, assurant de son côté se consacrer désormais à l’« intérêt général ».

Des critiques reprises dans une lettre dévoilée ce mardi, adressée à Gabriel Attal, dans laquelle il a expliqué les raisons de son retrait de Renaissance. « La première est que, quels que soient les désaccords d’appréciation avec le président de la République, ils ne peuvent être exprimés publiquement par le mouvement qu’il a lui-même fondé », a taclé notamment le ministre.

Un risque de « disparaître » au second tour de la présidentielle

« Les aventures individuelles et prématurées à l’élection présidentielle ne pourront mener qu’à l’élimination collective, dès le premier tour : la responsabilité de ceux qui feront ce choix sera immense », a-t-il aussi lancé dans cette lettre. « Le plus vraisemblable, c’est que nous ne soyons même pas au second tour de l’élection présidentielle (nouvelle fenêtre)« , a insisté de nouveau le ministre sur LCI. 

« Il y a un risque énorme aujourd’hui (…) que le président de la République ait comme successeur quelqu’un qui vient de deux partis extrémistes, que sont selon lui LFI et le RN, a encore mis en garde le garde des Sceaux. « Si on continue tous comme ça, ce sera Monsieur Mélenchon contre Monsieur Bardella ou Madame Le Pen. Ce sera notre responsabilité », a-t-il poursuivi.

« Si nous ne faisons pas preuve d’humilité, nous courons le grand danger d’être éliminés totalement de la vie politique française, et de laisser aux Français le choix entre l’extrême droite et l’extrême gauche », a-t-il encore martelé. Lors du scrutin présidentiel de 2027, « il faudra demain qu’on ait un seul candidat » autour d’un « projet » commun, a-t-il plaidé, invitant ses partenaires à « mettre de côté leurs egos personnels ».

Gérald Darmanin est aussi revenu sur les propos d’Édouard Philippe, ex-Premier ministre macroniste lui aussi, qui a appelé de son côté à une présidentielle anticipée. Sans vouloir le « critiquer », il a assumé avoir fait « un choix différent, qui est celui d’aider le président de la République ». De manière générale, « si nous continuons tous comme ça, (…) nous allons disparaître de la vie politique française », a-t-il mis en garde. 

M.L. avec AFP

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