Depuis 40 ans, l’historien américain Allan Lichtman déduit qui va remporter l’élection présidentielle américaine.
Laissant de côté la campagne électorale et les sondages, il s’appuie sur des critères très spécifiques pour savoir qui parviendra à conquérir la Maison Blanche.
Une méthode, presque infaillible, qui a fait ses preuves.

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Élection présidentielle américaine

C’est une méthode qui fait ses preuves, depuis maintenant 40 ans. À quelques jours du 5 novembre , Donald Trump et Kamala Harris sont toujours donnés au coude-à-coude dans les sondages , aussi bien à l’échelle nationale que dans les États-clés . Si le scrutin est l’objet de toutes les spéculations, Allan Lichtman, lui, assure déjà connaître qui sera le prochain locataire de la Maison Blanche grâce à sa méthode des « 13 clés ».

Des « clés » plutôt que des sondages

Cet historien de 77 ans, enseignant à l’American university de Washington, parvient à déterminer si un candidat sera élu ou non, en se basant sur 13 affirmations, qu’il nomme « clés ». « Si les réponses à six des treize clés sont négatives, alors l’élection est perdue pour le parti qui est à la Maison Blanche. Si les réponses à huit des treize clés sont positives, alors Kamala Harris remporte les élections », détaillait auprès de Radio Canada , Allan Lichtman.

C’est en 1981 que le professeur d’histoire élabore ce système, aux côtés du géophysicien russe Vladimir Keilis-Borok. Les deux hommes désignent « 13 clés » déterminantes pour gagner une élection présidentielle américaine, en étudiant les résultats des 120 années précédentes. Car pour Allan Lichtman, ces scrutins se résument surtout à des « votes pour ou contre les forces et performances du parti occupant la Maison Blanche », explique-t-il dans un entretien à l’AFP. Le professeur préfère ainsi se concentrer sur les années au pouvoir plutôt que sur la campagne électorale, car en réalité « nous oublions pratiquement tout ce qu’un candidat propose ».

Une méthode testée depuis 1984

La méthode est testée pour la première fois lors de la présidentielle de 1984. Comme elle le laissait présager, c’est Ronald Reagan, candidat à sa réélection, qui remporte le scrutin. Depuis, le système de prédiction est toujours parvenu à donner le bon vainqueur, même en 2016, quand tous les sondages donnaient la candidate démocrate Hillary Clinton gagnante.

Mais la méthode n’est pas infaillible. Lors de l’élection présidentielle de 2000, Allan Lichtman prédisait une victoire du candidat démocrate, Al Gore. Après des résultats controversés et un recomptage des voix en Floride , sur fond de bataille juridique, c’est finalement George W. Bush qui a remporté le scrutin.

Kamala Harris à la Maison Blanche

Qu’en sera-t-il cette année ? En se basant sur son système prédictif, Allan Lichtman voit Kamala Harris à la Maison Blanche. Parmi les critères auxquels sa candidature répond, il y a le fait qu’il n’y a pas de contestation sérieuse contre son investiture. Il n’y a pas non plus de campagne significative de partis tiers ou indépendants, Robert Kennedy ayant finalement décidé de rallier Donald Trump. Kamala Harris remplie par ailleurs des arguments économiques. Des changements majeurs de la politique nationale ont aussi été mis en place lors du mandat précédant, tandis qu’il n’y a pas eu d’agitation sociale soutenue ou de scandale majeur.

D’autres clés jouent néanmoins en faveur de Donald Trump, bien qu’elles ne soient pas suffisantes pour annoncer une victoire du républicain. Il a pour lui le fait que la vice-présidente ne serait pas une candidate charismatique, selon Allan Lichtman. Ce critère ne serait rempli qu’« une fois par génération », l’historien citant plutôt des profils comme Ronald Reagan ou Franklin Roosevelt.

Parmi les clés pour accéder à la Maison Blanche, se trouve un succès important au niveau des affaires étrangères ou militaires. Concernant ce critère, le professeur a préféré ne pas s’exprimer pour cette élection. Car si durant le mandat de Joe Biden, l’administration démocrate a dû faire face, successivement, au retrait militaire chaotique en Afghanistan, au début de la guerre en Ukraine et enfin, à une escalade de violences au Proche-Orient, suite à l’attaque du 7 octobre 2023, aucun de ces événements n’est considéré comme un échec majeur pour l’historien. Mais même sans cet argument, Kamala Harris comptabilise huit clés déterminantes pour la Maison Blanche. Rendez-vous le 5 novembre prochain pour voir si la prédiction d’Allan Lichtman se vérifie à nouveau.


Aurélie LOEK

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