Jean-Luc Mélenchon multiplie depuis plusieurs jours les attaques contre les socialistes.
Il « n’est pas le chef du Nouveau Front populaire », répond ce samedi le premier secrétaire du PS auprès de « La Dépêche ».
Le député socialiste défend son « choix de négocier avec le gouvernement pour éviter le pire à nos concitoyens ».
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Le gouvernement de François Bayrou
Les relations entre le Parti socialiste et la France insoumise se tendent encore (nouvelle fenêtre). Jean-Luc Mélenchon « n’est pas le chef du Nouveau Front populaire (NFP) », a prévenu le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure dans un entretien ce samedi à La Dépêche (nouvelle fenêtre), deux jours après le refus des socialistes (nouvelle fenêtre) de voter la motion de censure contre le gouvernement jeudi, une « forfaiture » pour le triple candidat à l’élection présidentielle.
Appelant le tribun insoumis à « argumenter plutôt qu’à invectiver et menacer », Olivier Faure observe que « si à chaque désaccord, il organise une purge comme il a déjà pu le faire dans son propre parti, il finira tout seul ». « Le NFP ce n’est pas un parti unique, mais une coalition », indique le socialiste.
En début de semaine, Jean-Luc Mélenchon avait prévenu les socialistes : « tous ceux qui ne votent pas la censure sortent de l’accord du NFP donc on met des options sur leur circonscription », à savoir présenter des candidats insoumis face à eux. Interrogé à ce sujet, Olivier Faure rappelle que s’il y a 193 députés de gauche à l’Assemblée nationale aujourd’hui, c’est « bien parce que les forces de la gauche se sont additionnées ».
Aucun accord de non censure du PS et de EELV ne nous concernera jamais. Cette façon de négocier dans le dos du NFP et contre son programme est une forfaiture d’un irrespect total pour notre alliance. Mais nous dormirons tranquilles. La petite gauche traditionnelle n’a rien à… — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) January 8, 2025
« Personne n’est cramponné à LFI »
Le patron du PS juge par ailleurs « irresponsable » de « tout faire reposer sur une élection présidentielle anticipée », comme le font les Insoumis, qui réclament le départ d’Emmanuel Macron. « Nous avons fait un autre choix, celui de négocier avec le gouvernement pour éviter le pire à nos concitoyens », affirme-t-il. « Demain quand ils iront chez le médecin ou à la pharmacie, ils ne seront pas moins remboursés et ils le devront aux socialistes », a jugé le député de Seine-et-Marne.
Olivier Faure salue aussi le fait que les deux autres principaux partenaires du Nouveau Front populaire, les communistes et les Ecologistes, même en ayant voté la censure, ont « annoncé qu’ils souhaitaient reprendre les discussions avec le gouvernement » sur le budget et ont « publiquement fait savoir qu’ils comprenaient notre position ». « Personne n’est cramponné à LFI », assène-t-il.
Le chef des socialistes redit toutefois que son parti peut censurer le gouvernement « à tout moment ». Olivier Faure souligne que « la discussion ne fait que commencer » sur le budget et que « du fait de la procédure parlementaire, il faudra au-delà du PLF et du PLFSS (NDLR : projet de loi de finances et projet de loi de financement de la Sécurité sociale), un troisième texte pour pouvoir introduire des mesures nouvelles. C’est sur cet ensemble qu’il faudra juger ».