• L’alimentation anti-inflammatoire suscite de nombreuses questions et réactions, notamment sur les réseaux sociaux.
  • Des idées reçues circulent sur les aliments à consommer, ou non, pour un effet anti-inflammatoire.
  • Violette Babocsay, diététicienne et vulgarisatrice, répond à trois questions sur le sujet pour TF1info.

Nouveau mot-clé pour encourager des régimes, le terme « anti-inflammatoire » suscite bien des émotions en ligne. Sur TikTok, de nombreuses vidéastes promettent à leurs abonnés qu’eux aussi pourront perdre plusieurs kilos grâce à cette alimentation, mais aussi avoir une peau lisse ou encore de réduire les douleurs de règles pour les femmes. Dans leurs vidéos, les internautes énumèrent une longue liste de conseils, voire de règles, pour que celle-ci soit efficace. Parmi les conseils donnés, certains sont mesurés, d’autres pas du tout, et souvent contradictoires,ce qui rend confus les internautes. « Je reçois souvent des questions à ce sujet, à propos duquel il y a beaucoup d’idées reçues », confirme Violette Babocsay, diététicienne qui publie des vidéos de vulgarisation de son métier sur les réseaux sociaux. Pour TF1info, elle répond à trois questions sur le sujet.

À qui s’adresse l’alimentation anti-inflammatoire ?

L’inflammation peut désigner plusieurs choses : l’inflammation aiguë est une réponse rapide et temporaire à un problème, comme une entorse ou une brûlure – ce n’est pas ce qui nous intéresse ici. L’alimentation anti-inflammatoire est préconisée en cas d’inflammation chronique, qui intervient dans le cas de certaines pathologies, comme les maladies auto-immunes, par exemple le lupus, la maladie de Crohn ou même l’endométriose. On en parle également pour l’inflammation chronique de bas grade, qui est asymptomatique, silencieuse, et qui est un facteur de risque pour développer des maladies chroniques, le diabète, le cancer, etc. Elle est alimentée par l’hygiène de vie (alimentation, stress, tabac…) mais aussi par l’excès de graisse corporelle et la sédentarité.

On conseille parfois d’essayer d’avoir un arc-en-ciel dans son assiette

Violette Babocsay, diététicienne

À quoi ressemble une alimentation anti-inflammatoire ?

Il est d’abord important de préciser que, pour éviter l’inflammation, il ne faut pas se limiter à l’alimentation. Le critère n°1 de l’inflammation chronique de bas grade est le surpoids, un point central est donc de perdre de la graisse. Cela passe par une hygiène de vie globale, qui comprend de la marche au quotidien, du renforcement musculaire régulier, un bon rythme de sommeil, etc. Pour ce qui est du régime alimentaire, l’alimentation anti-inflammatoire correspond globalement aux recommandations de Santé publique France qui s’adressent à une majorité de la population. C’est donc une alimentation qui contient beaucoup de fruits et légumes, des fruits à coque, des céréaliers complets, du poisson gras, de l’huile d’olive et une consommation limitée de viande rouge, de charcuterie, de produits très sucrés ultra-transformés et d’alcool. Pour être plus précise, les molécules qui ont des propriétés anti-inflammatoires sont présentes dans les végétaux, les fruits et les légumes, ce sont celles qui les colorent, notamment le bêta-carotène, qui donne la couleur orange. C’est d’ailleurs pour cela qu’on conseille parfois d’essayer d’avoir un arc-en-ciel dans son assiette ! Les oméga-3 ont aussi des propriétés anti-inflammatoires, qu’on retrouve dans certaines huiles végétales ou les poissons. 

Le lait, le gluten et les huiles de graines pointées du doigt

Quelles sont les idées reçues qui tournent sur cette alimentation ?

Tout le monde ne semble pas avoir la même définition de ce que veut dire « arrêter l’inflammation », car on entend beaucoup que l’alimentation anti-inflammatoire exclurait le gluten, les produits laitiers et les huiles de graines, sans aucune preuve scientifique. Certaines pathologies appellent à supprimer ces aliments de l’alimentation, comme la maladie cœliaque pour le gluten, mais de façon générale, ce n’est pas recommandé. Pour manger équilibré, certains aliments doivent être limités, mais jamais supprimés pour les personnes qui ne sont pas malades. Dans le cas du lait par exemple, s’il est vrai que certaines personnes sont sensibles à des molécules qu’il contient, de façon générale, les études montrent que supprimer le lait ne fait pas diminuer les marqueurs d’inflammation, et qu’il peut parfois même être bénéfique. Même chose pour le gluten, qui ne trouble pas non plus les marqueurs d’inflammation, sauf chez les personnes malades comme les cœliaques – bien qu’ici aussi, certaines personnes peuvent y être sensibles. En plus, exclure totalement le gluten pourrait avoir des effets négatifs sur la santé, car on supprime un apport en fibres et en minéraux. Enfin, pour les huiles de graines, un mille-feuille argumentatif circule sur les réseaux sociaux. Dans le cadre de l’alimentation anti-inflammatoire, il faut surtout retenir que l’huile de friture, chauffée et réutilisée plusieurs fois, est à limiter.

Lara CLERC pour TF1 Info

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