Plusieurs responsables politiques évoquent, voire réclament, une démission d’Emmanuel Macron en cas de chute du gouvernement Barnier.
Des Insoumis au RN, en passant par Charles de Courson et Jean-François Copé, de nombreux élus envisagent une élection présidentielle anticipée pour résoudre une éventuelle crise politique.

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Emmanuel Macron ira-t-il au bout de son mandat, en mai 2027 ? Deux ans et demi après son élection pour un deuxième mandat , la question est remise sur la table par de nombreux responsables politiques. En cas de chute du gouvernement Barnier, qui pourrait tomber si le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national votent conjointement une motion de censure dès les prochains jours, le chef de l’État serait sous pression.

Comme le veut la Constitution, le gouvernement deviendrait démissionnaire et ne gérerait que les affaires courantes… jusqu’à la nomination d’un nouveau Premier ministre. Mais qui ? Un membre du « bloc central » pourrait subir le même sort que Michel Barnier , tandis que le nombre d’élus à l’Assemblée nationale du Nouveau Front populaire ou du Rassemblement national est encore plus faible que celui du « socle commun ». Une Assemblée qui ne peut plus être dissoute avant l’été 2025 , au plus tôt.

« Il rendrait service au pays », estime le RN

Un casse-tête pour Emmanuel Macron, qui pourrait virer à la situation de blocage. Pour sortir de cette hypothétique situation, de plus en plus de voix se font entendre pour demander une élection présidentielle anticipée. Invité de LCI ce jeudi 28 novembre , le député du Nord et vice-président du RN, Sébastien Chenu, voit en une éventuelle démission du chef de l’État un bon moyen de résoudre une crise politique. « Il rendrait service au pays en quittant sa fonction de président », estime-t-il. « Si la situation est bloquée, et qu’il n’y a que la possibilité en démissionnant qu’il la débloque, il faut que le Président en tire les conséquences. »

De l’autre côté de l’échiquier politique, à La France insoumise, l’idée est aussi plébiscitée. « Le gouvernement Barnier va tomber, il ne restera que deux choix à Emmanuel Macron : soit de nommer Lucie Castets (nouvelle fenêtre) à Matignon, soit de s’en aller », souligne sur Franceinfo (nouvelle fenêtre) Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée. « Quelle autre solution connaissez-vous que de revenir au vote lorsque nous sommes dans une impasse démocratique ? »

Même du côté du groupe Liot, on songe à un changement à l’Élysée. « Qui est à l’origine du chaos politique ? », demandait mercredi sur LCI Charles de Courson . « Même les amis du président de la République n’ont pas compris cette dissolution », estimait le député, ajoutant que sa démission était le seul moyen de sortir de la crise. Jean-François Copé, pourtant élu d’un parti (LR) membre de la majorité, ne dit pas le contraire. « Il n’y a plus qu’une solution pour résoudre le problème : une nouvelle élection présidentielle », déclarait-il ces derniers jours sur BFMTV (nouvelle fenêtre). « Il faut qu’elle soit anticipée. Emmanuel Macron ne peut pas tenir jusqu’en 2027. »

Un mandat assumé « dans sa plénitude », affirmait Macron en juillet

Sans surprise, l’idée est moins populaire du côté des soutiens du Président. « La seule chose qui tient encore dans le cadre de nos institutions, c’est le président de la République », assure ce jeudi sur TF1 le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier. Les Socialistes non plus ne souhaitent pas une telle issue. « L’élection présidentielle doit avoir lieu à la date voulue, c’est-à-dire en 2027 », indique sur France Inter (nouvelle fenêtre) l’ancien Président François Hollande, désormais député PS.

Ce n’est pas la première fois que l’hypothèse d’une démission du chef de l’État remonte à la surface. En juillet dernier, juste avant le coup d’envoi des Jeux olympiques, Emmanuel Macron avait été interrogé sur France 2. « Les Françaises et les Français m’ont confié un mandat. Je l’ai sollicité pour la deuxième fois. Ils me l’ont confié pour la deuxième fois et je l’assumerai dans sa plénitude », avait-il affirmé. C’était il y a quatre mois.


Idèr NABILI

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