Le 2 avril, l’Assemblée nationale a voté en première lecture, et ce contre l’avis du gouvernement, l’article 1 d’une proposition de loi d’initiative transpartisane visant à lutter contre les déserts médicaux et instaurant la régulation de l’installation pour les médecins. C’est une première et l’événement est vécu comme un coup de tonnerre par les médecins libéraux, qui défendent bec et ongles la liberté d’installation, alors même que plus de 90 % des Français et Françaises sont favorables à un « encadrement de l’installation ».

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Depuis ce vote, l’ensemble des syndicats médicaux libéraux, toutes tendances confondues, les associations d’internes et d’étudiants en médecine et l’ordre des médecins ont signé un communiqué de presse dénonçant le danger d’une telle mesure qui, selon eux, contribuerait à « détourner les jeunes médecins de l’installation au profit d’autres exercices, ou d’une fuite vers l’étranger », et aboutirait à une aggravation de la situation qu’elle prétend combattre.

Ces prédictions alarmistes ne s’appuient sur aucune donnée sérieuse, car ce n’est pas ce qui a été observé à la suite de la régulation de l’installation des autres professionnels de santé (pharmaciens, infirmières, kinésithérapeutes…) en France, ni en Allemagne ou au Canada, où l’installation des médecins est régulée.

La situation s’aggrave

Les Français sont confrontés à des déserts médicaux de plus en plus nombreux et à des difficultés majeures d’accès aux soins. La variation d’un territoire à l’autre du nombre de médecins par habitant peut aller du simple au triple pour les médecins généralistes et de 1 à 6 pour les ophtalmologistes et les psychiatres.

Plus de 15 millions de Français rencontrent des difficultés pour accéder à un médecin généraliste et 600 000 patients en affection de longue durée n’ont pas de médecin traitant. Et la moitié des médecins généralistes n’élargissent plus leur patientèle.

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