Depuis le 5 mars, les États-Unis ont suspendu leurs partages de renseignements avec Kiev.
Pourtant, cette aide était précieuse sur le terrain pour l’armée ukrainienne.
L’Europe pourra-t-elle supplanter les inégalables services de renseignement américains ?

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Donald Trump avait prévenu et la sentence est tombée le 5 mars : le renseignement américain ne travaille plus avec l’Ukraine, au moins de manière temporaire. Concrètement, sur le terrain, les soldats ne peuvent donc plus bénéficier des informations recueillies par Washington pour se battre contre la Russie. Cette décision inédite crée un handicap majeur pour Kiev puisque, jusque-là, cette coopération permettait de compenser au moins en partie le déséquilibre des forces militaires, comme le montre le reportage du 20H en tête de cet article.

La France a quelques satellites, les Américains en ont des centaines.

Général François Chauvancy

Les satellites américains braqués vers la Russie permettaient de détecter en temps réel les positions et les missiles ennemis. Aujourd’hui, tout a changé et l’Europe n’a pas les moyens de fournir autant d’images, ni aussi précises. « La France a quelques satellites, les Américains en ont des centaines. Ils couvrent le monde, ils ont une domination par le renseignement qui permet à un État de savoir ce qu’il se passe dans le reste du monde et de prendre des mesures à temps », explique le général François Chauvancy au micro de TF1.

Si les informations obtenues permettent de se défendre, elles servent aussi à attaquer. En Ukraine, les missiles sol-sol étaient dépendants à 100% des données américaines. Sans elles, impossible de planifier des frappes à deux ou trois mètres près, y compris sur des cibles mobiles. Vincent Crouzet, écrivain et expert en renseignement militaire, s’inquiète au micro de TF1, car « cette interopérabilité était essentielle sur le champ de bataille et c’est un vrai problème que va devoir gérer l’armée ukrainienne. Il va falloir trouver très rapidement des solutions ».

L’Europe vient de lancer le programme Iris² – Reportage 20H TF1

Parmi elle figure les satellites français de reconnaissance optique, dont le dernier modèle, CSO-3, a été lancé ce jeudi dans l’espace. Ils permettent de prendre des photographies en haute définition, mais ces clichés resteront bien moins nombreux que ceux des États-Unis.

Pour le moment, le réseau de télécommunications Starlink, le fournisseur d’accès à Internet de l’entreprise d’Elon Musk reste actif en Ukraine, où il est vital sur le front. Mais l’Europe souhaite peu à peu s’en affranchir. C’est pourquoi elle a lancé en décembre dernier le programme Iris² pour le concurrencer. 290 satellites multi-orbitaux devraient être opérationnels d’ici à 2030. Mais Starlink revendique déjà plus de 4 millions de clients à travers le monde, grâce à pas moins de 8.000 satellites.


La rédaction de TF1info | Reportage : Ludovic ROMANENS, Noëlie CLERC

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