Leurs déclarations étaient très attendues.
Au procès des viols de Mazan, Dominique Pelicot et son ancienne épouse, Gisèle, se sont exprimés ce mardi devant la cour criminelle du Vaucluse.
Que faut-il retenir de cette ultime confrontation ?

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Le procès des viols de Mazan, une affaire emblématique des violences sexuelles et des ravages de la soumission chimique

Une nouvelle fois, elle a été longuement applaudie à la sortie de la salle d’audience. Ce mardi matin, Gisèle Pelicot a pu prendre la parole une dernière fois devant la cour criminelle du Vaucluse. Elle a résumé les deux mois et demi d’un procès hors norme en ces termes : « Pour moi, ce procès sera le procès de la lâcheté . Il est temps qu’on change de regard sur le viol », a-t-elle lancé. 

À quel moment, face à ce corps inerte, vous prenez conscience ?

Gisèle Pelicot

Face aux dizaines d’hommes accusés de l’avoir violé, elle leur demande : « À quel moment, quand vous pénétrez dans cette chambre, Madame Pelicot vous a donné le consentement ? À quel moment, face à ce corps inerte, vous prenez conscience ? », les interroge-t-elle. Mais cette dernière prise de parole s’adresse surtout à son ex-mari, Dominique Pelicot, l’homme qui l’a drogué et violé une centaine de fois pendant 10 ans. Une ultime confrontation où il fait une révélation glaçante à son ancienne épouse. « Si j’en suis arrivé à faire ce que j’ai fait avec des personnes qui ont volontairement accepté ce que je proposais, je dois lui avouer que soumettre une femme insoumise était mon fantasme », a-t-il lâché. Mais « sans la faire souffrir », a-t-il osé. « Voilà mon mobile », a-t-il ajouté.

Face à son ex-épouse et ses trois enfants, David, Caroline et Florian, assis sur le banc des parties civiles, le principal accusé a cependant nié avoir eu le moindre geste incestueux sur sa fille, dont il avait diffusé sur les réseaux sociaux des photos d’elle nue et visiblement endormie, portant parfois des dessous de sa mère. Droit dans les yeux, il promet ne l’avoir ni droguée, ni photographiée nue à son insu. « Je ne me souviens pas d’avoir fait ces photos (…) Caroline, je ne t’ai jamais rien fait », a-t-il insisté, en s’adressant directement à sa fille. Sa réaction ne s’est pas fait attendre. « Tu mens, tu n’as pas le courage de dire la vérité, même concernant ton ancienne femme ! Tu mourras dans le mensonge », lui a-t-elle répondu. « Seul, seul dans le mensonge, Dominique Pelicot ! C’est bien dommage pour toi, tu n’as pas de face !« , a poursuivi la quadragénaire, avant d’être interrompue par le président de la cour, Roger Arata.

Ce mardi soir, seule l’avocate de Dominique Pelicot, Béatrice Zavarro, s’est exprimée. « Il a compris qu’on arrivait au terme de ce procès. Il a compris aussi qu’après ce procès allait arriver une nouvelle période, la période de la condamnation », a-t-elle affirmé. Dominique Pelicot risque jusqu’à 20 ans de prison. Le verdict devrait être rendu le 20 décembre.


V. F | Reportage : Laszlo Gelabert et P. Géli

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