Ce sont 5,8 millions de personnes qui travaillent dans la fonction publique en France, soit un employé sur cinq. Est-ce beaucoup ? Oui, si on compare ces chiffres à ceux de nos voisins. A population identique, si la France s’alignait sur l’Allemagne, elle aurait 1,79 million d’agents publics en moins. Oui, si on les compare à ceux d’il y a vingt-cinq ans : il y a 1 million de fonctionnaires en plus, soit une augmentation de 20 %, alors que la population n’a pas augmenté d’autant et que les révolutions informatique et numérique ont radicalement changé le monde des services. Oui, si on les rapporte au service rendu, car jamais le nombre de fonctionnaires n’a été aussi grand et la qualité du service au public si faible. L’exemple de l’éducation en témoigne : la dernière étude PISA nous classe désormais 28e en lecture et 26e en sciences sur 85 pays. Les Français ont conscience de cet effondrement de l’efficacité des services publics, puisque seul un tiers d’entre eux juge que l’argent qu’ils paient à travers leurs impôts est bien utilisé.

Même s’il en manque clairement dans certains secteurs d’activité ou zones géographiques, il y a donc globalement trop de fonctionnaires en France. Cette inflation coûte très cher aux Français, qui payent 362,1 milliards d’euros de rémunérations chaque année, cotisations sociales et contributions aux régimes de retraite incluses. Cela représente un cinquième des dépenses publiques et 12,4 % de la richesse créée en une année.

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Le rétablissement des comptes publics est donc improbable si on ne se pose pas la question du nombre et de l’affectation des agents de la fonction publique. Le débat n’est pas nouveau et au début de son mandat, le président de la République avait promis 120 000 fonctionnaires en moins ; il y en a 178 000 de plus. Pourquoi cet échec ? Sans doute parce que chaque fois qu’on proposait de baisser le nombre de fonctionnaires, cela sonnait comme une punition injuste contre eux. Or loin d’être les responsables de la situation, les fonctionnaires en sont les victimes, puisque la paupérisation générale qu’induit leur nombre très important empêche l’Etat de les payer et de les équiper mieux.

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