• À première vue, elle est plutôt esthétique, mais la pampa est interdite dans l’hexagone. Pourtant, cette plante ne cesse de proliférer et se fait très invasive.
  • Du coup, des communes et des associations tentent de s’en débarrasser.

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Le 13H

« C’est plutôt agréable à regarder, à toucher d’ailleurs ». « Moi, je trouve ça plutôt joli, mais je crois que c’est assez envahissant ». À première vue, la pampa, cette plante affublée de longs plumeaux, plait par son esthétique, mais elle est en fait très invasive. On la trouve d’ailleurs partout, le long des routes, des voies ferrées et même dans nos jardins. Résultat, depuis 2023 en France, il est interdit d’en faire pousser ou d’en avoir chez soi. Toutefois, ce n’est pas toujours respecté. En témoigne une habitante de Biarritz (Pyrénées-Atlantique). « Je trouve ça extrêmement décoratif. Le jour où il y en aura beaucoup, je penserai à l’enlever, mais pour l’instant, non, je n’ai pas réfléchi à ça », affirme-t-elle, dans le reportage ci-dessus. 

Un pied, ce sont des millions de graines qui sont en capacité de coloniser d’autres territoires de manière très rapide.

Annabelle Thierry, chargée de mission au Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine

Mais s’en débarrasser n’est pas chose facile, car une fois installé, il est très difficile d’en venir à bout. « Si on laisse la place à la pampa, elle prend la place », souligne Annabelle Thierry, chargée de mission au Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine. Alors dans les Pyrénées-Atlantiques, associations et mairies se coordonnent. « On peut monter jusqu’à des hauteurs qui peuvent faire plus de 3 mètres de haut. Du coup, la plante est littéralement au meilleur emplacement pour diffuser ses graines grâce aux courants de vent. Un plumeau, ce sont des centaines de milliers de graines. Donc un pied, ce sont des millions de graines qui sont en capacité de coloniser d’autres territoires de manière très rapide », poursuit cette spécialiste. Problème, quand le terrain envahi appartient à un propriétaire privé, il est impossible pour la commune d’agir à sa place. Alors la mairie agit comme elle le peut sur ses espaces publics. À Biarritz, chaque année, jusqu’à 80 m³ de pampa sont arrachés pour être compostés. 

En outre, en plus d’être envahissante, cette plante est aussi très allergène pour l’homme, car elle figure dans la catégorie des graminées. Elle est en plus inflammable et étouffe les autres plantes. Du coup, en ville, des bénévoles arrachent les premières pousses. Des opérations à la force des bras pour tenter de régénérer le sol. « Il commence à y en avoir en Bretagne, il y en a en Corse, il y en a partout. Plutôt que d’attendre que ça soit une forêt de pampa et qu’on doive dépenser beaucoup d’énergie, beaucoup d’argent à les enlever en utilisant des énormes pelleteuses, on essaie de mobiliser les citoyens. C’est une prise de conscience », avance Benoit Dandine, coordinateur de l’association « Communauté Open Lande ». 

Selon le code de l’environnement, détenir ou cultiver de la pampa peut être puni d’une amende allant jusqu’à 150.000 euros, voire d’une peine d’emprisonnement.

La rédaction de TF1info | Reportage : Alice BROUSSE et Jean-Vincent MOLINIER

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