Engagé dans la légion internationale en Ukraine, un combattant français témoigne de la violence des combats, notamment dans la région de Koursk.
Pour regagner le terrain perdu, les Russes, il l’assure, n’hésitent pas à envoyer leurs soldats à l’abattoir, quand ce n’est pas les sacrifier.

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Guerre en Ukraine : TF1 et LCI sur le terrain

Alors que la récente élection de Donald Trump va sans doute rebattre les cartes sur le front, Russes et Ukrainiens lancent leurs dernières forces dans la bataille pour gagner un maximum de terrain avant des prochains mois fatidiques. Et Moscou n’hésite pas à multiplier les attaques frontales, quitte à subir des pertes cuisantes. Même lorsque le territoire est particulièrement difficile ou périlleux, les soldats ont pour ordre d’avancer coûte que coûte. Dans la région de Koursk , tous les moyens sont bons pour reconquérir le terrain perdu face à l’offensive surprise de Kiev. 

Un Français engagé dans la légion internationale , aux côtés des Ukrainiens, témoigne de cette violence redoublée sur le champ de bataille. Notamment du côté des forces russes. « C’est assez fou. Effectivement, il n’y a pas de recul, il n’y a pas de repli. Je pense que derrière, il doit y avoir des chefs qui poussent et les soldats n’ont pas le choix : ils sont obligés d’avancer. Ceux qui battent en retraite sont abattus, c’est la mort directe », assure celui qui se surnomme Lucci à LCI. « Les Russes foncent sur les positions, c’est du tout ou rien. C’est de la viande utilisée comme ça, ils s’en fichent complètement », affirme-t-il.

Le prix de nos vies, c’est quoi ?

Lucci

Selon ce combattant, les affrontements vont crescendo ces dernières semaines. « Le 10 et 11 novembre, ça a été très impressionnant. À 6 heures du matin, il y a une première attaque. Je ne pensais pas que ça allait être aussi violent. Mais (on a ensuite assisté à) une deuxième attaque sur les coups de 13 heures. Et ensuite, une troisième attaque. Je pense que dans la journée, en termes de destruction de matériel, c’est environ une quarantaine de tanks sur le secteur que nous contrôlons qui ont été détruits », détaille l’homme de 39 ans. « Le prix de nos vies, c’est quoi ? C’est le prix d’un drone. Parce que si on n’a pas ce drone-là, on ne pourra pas être les yeux de nos collègues. Si on n’est pas les yeux pour les collègues, les lignes tombent. Si les lignes tombent, on recule. Or, on ne recule pas. On y va, simplement. On fait notre taf, on revient », lâche-t-il encore. 

Si le bilan de la guerre en Ukraine varie et est très mal documenté, les morts se comptent déjà en centaines de milliers. Une étude publiée en septembre dernier par le Wall Street Journal évalue à 80 000 morts et 400.000 blessés les pertes côté ukrainien et fait état de quelque 200.000 morts et 400.000 blessés côté russe. La BBC évoque, elle, au moins 70.000 décès au sein de l’armée russe. Et ces chiffres sous-estiment sans doute nettement la réalité, ce qui suffit à comprendre la violence des affrontements en Ukraine.


M.G

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