Ancienne église, ferme, loft… Il se vend de plus en plus de biens atypiques en France.
À quoi faut-il faire attention si vous envisagez d’acheter un bien qui sort de l’ordinaire ?
Voici quelques clés pour éviter les pièges.
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Investir dans l’immobilier
De 10 à 20 % des transactions résidentielles. Le marché des biens atypiques prend de l’ampleur et les agents immobiliers ne le considère plus comme un marché de niche. Difficile de définir un bien atypique. Il s’agit d’un bien qui sort de l’ordinaire, avec des dispositions et prestations inhabituelles, qui bouscule notre manière d’habiter. Nous retrouvons dans cette catégorie des lieux à haut standing (ancienne église, atelier d’artiste, péniche, maison d’architecte…) et des logements plus modestes (vue imprenable, local commercial, loft, très haut plafond, etc.). Ces logements proposent davantage d’espace (141 m² en moyenne).
D’après l’agence immobilière spécialisée Espaces atypiques, environ 33 % des biens atypiques vendus sont des lofts (une seule pièce). La même étude rapporte qu’un autre tiers rassemble des appartements avec un espace extérieur hors du commun (terrasse en centre-ville, vue sur mer, mansarde, etc.). Ces biens offrent souvent un cadre de vie unique et requièrent un coup de cœur avant de parafer la promesse de vente. Les créations d’architectes tirent les prix à la hausse : il faut doubler le prix du mètre carré en moyenne par rapport à un bien classique. Mais les spécialistes de l’immobilier affirment qu’environ un bien atypique sur cinq reste en dessous de la barre des 280 000 euros.
Attention, ces biens ne s’achètent pas par hasard, même en cas de coup de cœur. Avant de vous décider, voici quelques données à prendre en compte.
Des travaux importants
La plupart de ces biens atypiques restent des logements non-conventionnels réhabilités (ou à réhabiliter) en habitation. Ils peuvent demander de complexes démarches administratives. Dans la mesure où il s’agit d’un logement inhabituel, les procédures immobilières classiques ne s’appliquent pas toujours. Si vous désirez transformer un local commercial en habitation, vous devez demander une autorisation de la mairie pour entreprendre des modifications physiques (fermer une devanture, installer une arrivée d’eau, etc.). Il faut également changer la destination du logement auprès des autorités administratives. Renseignez-vous avant de signer, les mairies n’offrent pas automatiquement ce droit.
Certains biens, à l’image d’une école, demandent de créer une salle de bain ou de sécuriser une installation électrique. Les matériaux des biens atypiques peuvent se révéler moins résistants et durables que ceux utilisés pour des habitations classiques, souvent en raison de leur âge. Ils nécessitent davantage d’entretien et risquent de vous coûter plus cher. Il faut parfois isoler les biens atypiques, à l’image des églises, dans des conditions difficiles (très grande hauteur sous plafond, murs de vieilles pierres, etc.). Attention également à la sécurisation du bien atypique, vérifiez qu’il ne se trouve pas en zone inondable ou trop proche d’une falaise ou de la mer. Si le bien que vous convoitez nécessite des travaux d’ampleur, assurez-vous de disposer de toutes les autorisations nécessaires auprès de la mairie et de la copropriété le cas échéant.
N’oubliez pas certains frais complémentaires. Dans le cas d’une péniche, par exemple, vous devez régler une taxe fluviale ou des diagnostics de la coque et du moteur.