Incarcéré en Algérie depuis près de 100 jours, Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, confirme son avocat à TF1-LCI.
Il affirme également que le protocole de soin contre le cancer suivi par l’écrivain aurait été interrompu.
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Crise diplomatique entre la France et l’Algérie
Un signe de protestation. L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé depuis samedi 22 février une grève de la faim, a indiqué ce dimanche son avocat à TF1-LCI, confirmant une information publiée la veille par le Journal du Dimanche (nouvelle fenêtre). « Je crains qu’il ne commence à perdre espoir. Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d’un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l’écrivain.
Des pressions pour changer d’avocat
Selon l’avocat, qui a expliqué ne pas avoir eu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d’avocat ». Alger l’a incité à prendre un avocat non juif, selon une source proche du dossier. « Ni la pondération dans l’expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j’ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime, qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé Me François Zimeray, à la veille du 100ᵉ jour de détention.
Son avocat a également assuré que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l’écrivain souffrirait d’un cancer. Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal, qui sanctionne en Algérie « comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’État, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ».
Selon Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris ses déclarations reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie. Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.
Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd’hui 75 ans. Son éditeur Antoine Gallimard avait de son côté indiqué en décembre qu’il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.