Intervention d’un avion de la sécurité civile, à la suite de l’incendie de forêt près de Bizanet (Aude), le 29 juin 2025.

L’incendie déclenché dimanche dans l’Aude et qui a détruit environ 400 hectares de végétation avant d’être fixé, était lundi 30 juin, en début d’après-midi, en phase de réactivation localisée, selon la préfecture et les pompiers. Des flammes et de hautes fumées étaient de nouveau visibles depuis la mi-journée sur la commune de Bizanet, à proximité des zones déjà brûlées par l’incendie, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) sur place.

« Depuis une heure environ, il y a effectivement un secteur qui s’est bien réactivé », a rapporté la préfecture, précisant cependant que la situation était « contenue ». « Le feu fixé, ça veut dire que l’avant du feu est stoppé mais qu’il y a toujours des foyers actifs. On savait que cet après-midi, on allait avoir des vents qui allaient se réveiller (…) du coup, on a des foyers qui se réactivent », a précisé le colonel Christophe Magny, qui commande les pompiers sur place.

Dans la matinée, tout en assurant que les incendies étaient fixés, la préfecture avait prévenu que la vigilance restait de mise en raison de craintes liées à une météo défavorable, avec des pics de forte chaleur, un taux d’humidité en baisse et un peu de vent.

Aucune nouvelle évacuation programmée

Quelque 330 pompiers ainsi que 80 véhicules étaient peu après 14 heures mobilisés sur cette nouvelle phase d’activité de l’incendie, par des températures avoisinant les 40 °C et avec un vent tournant soufflant en « rafales de 30-35 km/h », a souligné le colonel Magny. Ce dernier et le préfet de l’Aude, Christian Pouget, doivent faire un point de la situation à 17 h 30 au poste de commandement des opérations, situé sur la commune voisine de Narbonne, à proximité immédiate de la zone touchée.

Lundi matin, les pompiers, soutenus par des Canadair, s’étaient appliqués à « noyer le feu » qu’ils étaient parvenus à fixer dans la nuit alors qu’il avait déjà détruit environ 400 hectares de végétation. L’autoroute A61 entre Toulouse et la Méditerranée, coupée dimanche entre Lézignan et Narbonne en raison de la virulence des flammes, avait été rouverte à la circulation aux alentours de 7 heures, selon Vinci autoroute. Au niveau des axes routiers, seule une départementale, toute proche du lieu du sinistre, restait lundi après-midi fermée jusqu’à nouvel ordre.

La trentaine de personnes qui avait été évacuée dimanche d’un camping à Bizanet était toujours prise en charge lundi à la mi-journée tandis que les 60 habitants d’un lotissement, mis à l’abri dimanche soir par mesure de sécurité, ont pu regagner leur domicile. En lien avec la réactivation du feu dans l’après-midi, aucune nouvelle évacuation n’était programmée, a précisé la préfecture.

Un suspect en garde à vue

L’incendie a détruit « sept bungalows », « deux hébergements insolites », « trois installations techniques » et « un fourgon », tandis qu’une « maison située à proximité du camping a également été touchée par les flammes », a par ailleurs précisé la préfecture, la directrice de cabinet du préfet saluant « le bel élan de solidarité » dont ont fait preuve les habitants de Bizanet pour se soutenir mutuellement.

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Neuf sapeurs-pompiers ont été légèrement blessés, victimes de coups de chaud, des fumées et, pour l’un d’entre eux, d’une chute, a précisé le SDIS.

Le feu est parti « d’un barbecue, qui [avait] ét[é] transporté sur l’autoroute, derrière un véhicule, sur une remorque », a déclaré, dimanche le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau. Un suspect a été interpellé et placé en garde à vue pour « destruction involontaire par incendie de bois et forêt », a précisé à l’AFP le procureur de Narbonne, Eric Camous.

Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait d’un commerçant qui, au retour d’un marché, ne s’est pas rendu compte que son brasero n’était pas éteint. « Ce brasero avec des cendres chaudes qui circulent et qui amènent sur plus de 12 kilomètres sept départs de feu (…) c’est une erreur humaine qui pour nous a des conséquences d’un incendie d’ampleur », a regretté le colonel Christophe Magny, commandant du SDIS de l’Aude, au micro de BFM-TV.

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Le Monde avec AFP

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