Le Brésil a enregistré 13.489 foyers d’incendie au premier semestre 2024 en Amazonie.
Il s’agit du pire chiffre en 20 ans.
Une hausse spectaculaire que les experts attribuent à une sécheresse historique dans la plus grande forêt tropicale de la planète.

La situation est alarmante. Au Brésil, l’Amazonie a connu son pire premier semestre depuis 20 ans sur le front des incendies. Au total, 13.489 feux de forêt ont été enregistrés entre le 1ᵉʳ janvier et le 30 juin, du jamais vu depuis 2004. Il s’agit même du troisième pire début d’année depuis que ces données ont commencé à être compilées, en 1998, par l’Institut brésilien de recherches spatiales (INPE, public) derrière 2003 (17.143 foyers d’incendie recensés) et 2004 (17.340). 

Le total de feux de forêt observés sur le premier semestre est nettement supérieur à celui de l’année dernière durant la même période, où « seulement » 8344 départs d’incendies avaient été enregistrés, selon les données satellitaires publiées lundi 2 juillet. Ces chiffres représentent une mauvaise nouvelle pour le gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, alors que parallèlement, la déforestation continue de baisser en Amazonie, qui joue un rôle majeur contre le réchauffement climatique grâce à l’absorption de CO2.

Des incendies record dans la Pantanal et le Cerrado

Selon Romulo Batista, porte-parole de l’antenne brésilienne de Greenpeace, « le changement climatique contribue » à l’augmentation des feux de forêt, causés notamment par une sécheresse exceptionnelle qui a frappé l’Amazonie l’an dernier. « L’environnement devient plus sec, et une végétation plus sèche est plus vulnérable face aux incendies », a-t-il ajouté. Romulo Batista estime cependant que « la plupart des départs de feu ne sont pas spontanés, ou causés par la foudre ». Pour lui, ils sont engendrés « par l’action humaine », notamment l’usage de la technique du brûlis pour l’expansion agricole.

Les incendies de forêt ont par ailleurs atteint des niveaux record pour un premier semestre dans deux autres biomes riches en biodiversité situées au sud de l’Amazonie : le Pantanal, plus grande zone humide de la planète, et la savane du Cerrado. Au Pantanal, région au cœur de l’actualité ces derniers jours avec des nuées de fumée et un ciel teint en rouge en raison des incendies, 3538 départs de feu ont été recensés depuis le début de l’année, une augmentation de 2018% par rapport au premier semestre 2023. Cela représente aussi une augmentation de près de 40% par rapport à 2020, quand tous les records avaient été battus et 30% du biome avait été affecté sur toute l’année par les incendies.

Sur le seul mois de juin, 2639 foyers d’incendie ont été identifiés, six fois plus que le record précédent pour ce mois de l’année (435), datant de 2005. La situation est d’autant plus préoccupante que le pic des incendies est habituellement atteint au second semestre, notamment en septembre, au cœur de la saison sèche. Le Cerrado a pour sa part enregistré presque autant de foyers d’incendie que l’Amazonie au premier semestre (13.229), battant le record précédent, qui remontait à 2007 (13.214).


A.B. avec AFP

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