• Les pays de l’UE débattront pour la première fois vendredi des propositions visant à ériger un « mur » de défenses anti-drones pour le bloc.
  • Un projet élaboré à la hâte après plusieurs incursions aériennes de la Russie.

Faire front commun face aux incursions dans le ciel européen. C’est le menu du jour ce vendredi 26 septembre d’une visioconférence à laquelle participeront une dizaine de pays de l’UE : ces derniers vont mettre sur la table une série de propositions pour ériger un « mur » de défenses anti-drones. Un dispositif élaboré à la hâte pour répondre à la menace russe.

A la manœuvre : Ursula von der Leyen, la patronne de la Commission européenne. « Ce n’est pas une ambition abstraite. C’est le fondement d’une défense crédible« , avait-elle plaidé mi-septembre, quelques heures après l’incursion d’une vingtaine de drones russes dans l’espace aérien polonais. Les vols de drones au-dessus d’aéroports au Danemark, dont l’origine demeure inconnue, placent également le Vieux Continent sous pression.

Déployer davantage des capteurs

La cheffe de l’exécutif européen a plaidé en faveur d’une « capacité européenne développée, déployée et entretenue conjointement, réactive en temps réel« . Les pays concernés sont pour la plupart voisins de la Russie, bien que le Danemark ait été ajouté à la liste après les survols répétés de drones à l’origine non identifiée. 

Quelle forme ce « mur » prendra-t-il ? Les responsables européens sollicités sur la question concèdent que les détails autour de cette initiative sont encore très flous. Selon eux, les premières étapes devraient probablement consister à déployer davantage de capteurs le long de la longue frontière que l’UE partage avec la Russie. Le développement d’un système intégré capable d’abattre les drones prendrait sans doute beaucoup plus de temps, ont-ils ajouté.

L’Ukraine, qui a développé toute une série de capacités permettant de détecter et d’abattre des drones russes à moindre coût, a été conviée ce vendredi. Notamment car ses services ont développé deux systèmes qui ont fait leurs preuves ces derniers mois : « Sky Fortress » et « Zvook ». Élaborés dans le cadre de la plateforme de défense soutenue par le gouvernement ukrainien qui réunit des start-up et des experts militaires, il s’agit dans les deux cas de déployer des centaines de capteurs acoustiques. Ces derniers vont enregistrer le son des appareils russes pour savoir s’il s’agit d’un missile de croisière, un missile longue portée ou un drone. Les données sont aussitôt transmises par radar à des troupes mobiles sur le terrain afin de neutraliser la menace avec des batteries mobiles.

Si Kiev a pris de l’avance sur le dossier, la réponse de l’Otan à l’incursion de drones russes en Pologne, elle, a mis en évidence les lacunes de l’arsenal de l’Alliance face à cette menace. Pour abattre cette vingtaine de drones, l’Alliance a dû mobiliser des missiles coûteux.

T.G. avec AFP

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