Le renvoi vers Paris jeudi d’un influenceur algérien expulsé vers son pays a suscité la colère du gouvernement français, notamment de Bruno Retailleau.
Sur LCI, Jean-Noël Barrot s’est dit « stupéfait » que les autorités algériennes aient « refusé de reprendre l’un de leurs ressortissants ».
La France n’aura pas « d’autre possibilité que de riposter » si « les Algériens continuent cette posture d’escalade », a prévenu le ministre des Affaires étrangères.
« L’Algérie cherche à humilier la France ». Le renvoi vers Paris jeudi d’un influenceur algérien expulsé vers son pays a suscité ce vendredi la colère du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et du gouvernement français, envenimant des relations franco-algériennes déjà tendues. Trois Algériens et une Franco-algérienne ont été récemment interpellés pour avoir mis en ligne des contenus haineux envers la France, incitant notamment à « brûler vif, tuer et violer », tout en appelant à des actes violents, souvent à l’encontre d’opposants au régime algérien.
La France n’aura pas « d’autre possibilité que de riposter » si « les Algériens continuent cette posture d’escalade » et « cette posture d’hostilité », a prévenu ce vendredi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur LCI. « Il y a tout un arsenal de riposte diplomatique, certaines choses que nous disons, d’autres que nous ne disons pas. Nous le ferons au rythme et à la manière que nous jugerons le plus efficace, en mobilisant tous les leviers à notre disposition », a expliqué le ministre sur notre antenne. Parmi « les leviers que nous pourrions activer » figurent « les visas (…), l’aide au développement » ou encore « un certain nombre d’autres sujets de coopération », a détaillé Jean-Noël Barrot.
Jean-Noël Barrot « stupéfait »
Le ministre des Affaires étrangères s’est dit « stupéfait » que les autorités algériennes aient « refusé de reprendre l’un de leurs ressortissants », dont le dossier est désormais « judiciarisé » en France. L’influenceur « est désormais dans un centre de rétention administrative. Il sera sans doute condamné car l’incitation sur les réseaux sociaux à la haine et à la violence est passible d’une amende et d’une peine de prison dans notre pays », a indiqué le ministre, évoquant un « précédent grave » avec Alger. En outre, le juge « pourra, s’il le juge opportun, prononcer contre lui une peine de bannissement des réseaux sociaux », a déclaré Jean-Noël Barrot.
Le ministre issu des rangs du MoDem a par ailleurs indiqué que Paris était toujours près à dialoguer avec Alger afin de faire baisser la tension d’un cran entre les deux pays. « Nous sommes ouverts à un dialogue franc et ferme, mais pour un dialogue il faut être deux », a-t-il affirmé. « Si les autorités algériennes m’invitent, je suis prêt à me rendre sur place et à traiter tous ces sujets, tous ces problèmes, les uns après les autres, avec franchise et avec fermeté », a-t-il poursuivi, rappelant que la France est « très attachée à la relation avec l’Algérie ».