
La fausse nouvelle transphobe est devenue virale jusqu’aux Etats-Unis. La cour d’appel de Paris a relaxé, jeudi 10 juillet, deux femmes qui avaient propagé la rumeur sur Internet selon laquelle Brigitte Macron est une femme transgenre. Les deux prévenues, Natacha Rey et Amandine Roy, ont été relaxées concernant 18 articles mis en cause par Brigitte Macron et son frère.
En première instance, en septembre dernier, les deux femmes avaient été reconnues coupables de diffamation et condamnées à une amende de 500 euros avec sursis, ainsi qu’à payer un total de 8 000 euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron, et 5 000 euros à son frère Jean-Michel Trogneux, tous deux parties civiles au procès.
Selon la cour d’appel, seul un passage faisant référence à un détournement de mineur entrait dans le champ d’application de la loi sur la presse mais elle a également prononcé une relaxe, cette fois au bénéfice de la bonne foi. « Je vais voir avec mes clients ce que nous allons faire, mais bien évidemment, nous ne sommes pas d’accord » avec ce jugement, a déclaré Jean Ennochi, l’avocat de la première dame.
Une rumeur persistante
« Natacha Rey, pourchassée, persécutée, condamnée. Mais finalement Natacha Rey relaxée », s’est de son côté félicité l’avocat de cette dernière, François Danglehant, à la sortie de la salle d’audience, devant une trentaine de soutiens de la jeune femme. Au cœur de cette affaire, une infox resurgissant régulièrement sur les réseaux sociaux depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, selon laquelle Brigitte Macron, née Trogneux, n’aurait jamais existé, mais que son frère Jean-Michel aurait pris cette identité après avoir transitionné.
Les deux femmes avaient largement contribué à la faire connaître en 2021, à travers une longue interview de plus de quatre heures où la première, la « médium » Amandine Roy, interrogeait sur sa chaîne YouTube la seconde, Natacha Rey, « journaliste indépendante autodidacte » sur la découverte de cette « tromperie », « escroquerie », de ce « mensonge d’Etat ».
Dans l’entretien diffusé sur YouTube, elles diffusaient des photos de Brigitte Macron et de sa famille, évoquaient des interventions chirurgicales qu’elle aurait subies, prétendant qu’elle ne serait pas la mère de ses trois enfants et donnaient des informations personnelles sur son frère. La fausse information s’était exportée – notamment et encore récemment aux Etats-Unis, où elle est devenue virale à l’extrême droite, en pleine campagne présidentielle.
Plusieurs femmes politiques dans le monde ont déjà fait les frais d’infox à caractère transphobe, comme l’ex-première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, l’ex-vice-présidente américaine, Kamala Harris, ou l’ancienne première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern.