Un immeuble dont la façade est recouverte d’étoiles de David peintes pendant la nuit, dans le quartier d’Alésia à Paris, le 31 octobre 2023.

Des « mains rouges » aux étoiles de David taguées, en passant par les têtes de cochon déposées devant des mosquées, neuf dossiers liés à des supposées ingérences étrangères sont gérés depuis octobre 2023 par le parquet de Paris, a communiqué la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, vendredi 12 septembre, sur BFM-TV.

L’ingérence étrangère est « une chose que nous devons prendre en compte et que nous prenons en compte », a-t-elle expliqué. Elle a précisé qu’il s’agissait de dossiers « sur Paris et sur la région parisienne, puisqu’un certain nombre de dossiers ont été pris par des tribunaux périphériques », qui se sont ensuite « dessaisis en raison des liens qu’il y avait avec [les] dossiers parisiens ».

« Ça a commencé par les étoiles de David bleues, puis ça a été les “mains rouges”, puis des jets de peinture verte, puis les pochoirs qui étaient liés » aux Mirage en Ukraine, « puisque c’étaient des cercueils avec des ailes, ou c’était “vive le soldat français mort en Ukraine” », a-t-elle détaillé.

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« Nombre des commanditaires ont été placés en détention »

Il y a eu aussi des affiches – présentant l’image d’un soldat russe et la mention « Dis merci au soldat soviétique vainqueur » – sur l’arc de Triomphe, puis les têtes de cochon déposées devant des mosquées, a encore expliqué Mme Beccuau. « Certains commanditaires sont identifiés (…), donc nous arrivons tout à fait à pouvoir être convaincus que ces faits sont des opérations d’ingérence », a affirmé la procureure de Paris.

« Pourquoi ? Parce qu’ils ont, dans le mode opératoire, des attitudes similaires. Ce sont des gens d’origine étrangère qui arrivent » d’Europe de l’Est, « qui viennent dans un temps très court sur le territoire français pour perpétrer leurs agissements », a-t-elle relaté. « Certaines fois, ils prennent en photo ce qu’ils ont fait, et envoient les photos au-delà des frontières à des commanditaires », a ajouté la procureure.

Elle a précisé qu’à l’exception des deux derniers dossiers, les plus récents, où les enquêtes sont en cours, « les responsables de ces faits » avaient été « identifiés ». « Nombre d’entre eux ont été placés en détention. Certains ont même été extradés grâce à une coopération internationale. Et donc, nous identifions ces gens, et nous savons, parce qu’ils le disent eux-mêmes, qu’ils ont des commanditaires », a-t-elle souligné.

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Le Monde avec AFP

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