La lessive n’a cessé d’évoluer ces dernières décennies.
La dernière trouvaille des industriels s’adresse aux (nombreux) adeptes des programmes courts.
Le JT de TF1 a testé cette innovation.
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Initiatives environnementales
Trois grands groupes industriels se disputent le marché de la lessive. Ils vous promettent des parfums longue durée, de neutraliser les odeurs, d’éviter la décoloration ou encore de préserver l’éclat du linge. Toujours plus d’innovations pour grappiller des parts de marché. Un marketing bien rodé qui a pourtant du mal à vous convaincre. « De base, je pense qu’une lessive fait un peu tout puisque avant, on lavait à la main et c’était une lessive pour tout et ça marchait très bien », assure ainsi une consommatrice dans la vidéo ci-dessus.
Un marché de deux milliards d’euros
Avant les années 80, la lessive était en poudre dans de grandes boîtes. Grande révolution, elle devient ensuite liquide, en bouteille avec sa fameuse boule. Encore une nouveauté dans les années 2010 avec l’apparition des capsules. Dernière innovation lancée début juillet, une lessive pour les cycles courts. Cela concerne un tiers des lavages aujourd’hui. Elle est produite dans une usine anglaise où les machines tournent en continu. De quoi inonder le marché français.
La marque Unilever/Skip compte beaucoup sur cette nouveauté. Un million de bouteilles sortent de la ligne de production chaque semaine. Mais avant d’en arriver là, les chimistes du groupe ont développé la formule pendant plusieurs années et déposé plus de 35 brevets. L’enjeu est énorme, car le marché pèse deux milliards d’euros. « Nous avons utilisé une intelligence artificielle de pointe et un système de laboratoire numérique », explique Jennifer Cromie, responsable Recherche & développement. Alors, produit miracle ou pur marketing ?
Pour en avoir le cœur net, le JT de TF1 a voulu savoir si cette lessive vendue 9 euros le litre, soit deux fois plus cher qu’une lessive classique, est aussi efficace sur des taches très tenaces, comme du café et du rouge à lèvres. Deux cycles courts avec les mêmes taches, un avec lessive classique, l’autre avec le produit spécialisé. La première a presque tout nettoyé, sauf les traces de rouge à lèvres et un peu de sauce tomate. Avec la lessive pour cycles courts, pas de miracle, le résultat est sensiblement le même.
Clément Adeline, gérant d’un pressing à Clichy (Hauts-de-Seine) lave et détache plus de 3000 vêtements par mois. « Moi, ce que je constate, c’est que j’ai toujours la même typologie de clients qui viennent avec les mêmes problèmes. Et donc manifestement, s’il y avait un produit vraiment miraculeux qui permettait de régler ces problèmes-là, j’aurais moins souvent des clients », philosophe-t-il. En conclusion, les lessives sophistiquées font peut-être gagner un peu de temps, mais surtout beaucoup d’argent aux industriels de la lessive.