La candidate du RN Marie Dauchy prise à partie en Savoie : un commerçant en garde à vue, une source judiciaire évoque « une altercation plus qu’une agression sauvage »

On en sait un peu plus sur l’agression de Marie Dauchy et d’un de ses collaborateurs, rapportée ce matin sur X par cette candidate du Rassemblement national (RN) dans la 3e circonscription de Savoie.

Selon une source judiciaire contactée par Le Monde, Mme Dauchy et un militant du RN sont venus distribuer des tracts ce mercredi matin, lors du marché hebdomadaire, devant la boutique d’un commerçant de La Rochette apparemment défenseur du peuple palestinien – un grand drapeau est présent sur sa façade –, ce qui n’a pas plu à ce dernier. Des invectives auraient été lancées, la candidate et le militant bousculés, avec peut-être un coup de pied, et leurs tracts seraient aussi tombés au sol.

Les faits ne sont pas encore exactement établis, mais selon cette source « nous sommes plus sur une altercation que sur une agression sauvage ». Une autre personne aurait été présente lors de ces faits, mais son rôle n’est pas établi.

Selon la même source judiciaire, c’est le médecin traitant de Marie Dauchy qui a signé le certificat médical établissant à huit le nombre de jours d’interruption temporaire de travail pour la candidate. Il est prévu que Mme Dauchy soit réexaminée par un médecin légiste.

Dans un communiqué de presse, le procureur de la République à Chambéry, Pierre-Yves Michau, précise que « d’après les termes de la plainte déposée par Mme Dauchy, [l’individu mis en cause] l’aurait menacée de mort à plusieurs reprises et aurait tenté de lui arracher par la violence les tracts qu’elle tenait dans les mains (…) ; il aurait également à deux reprises fait tomber au sol le téléphone portable de l’assistant de Mme Dauchy, lequel s’efforçait d’enregistrer la scène ».

Le procureur ajoute que le commerçant s’est présenté de lui-même à la gendarmerie et a été placé en garde à vue, reconnaissant avoir injurié Mme Dauchy et tenté de lui arracher ses tracts, mais contestant les menaces de mort. L’enquête se poursuit.

Dans un communiqué, Emilie Bonnivard, adversaire (Les Républicains) de Marie Dauchy au second tour, a condamné cette altercation et « cette violence à l’égard des élus comme [elle l’a] toujours fait ». « La démocratie sort affaiblie de ces comportements, ajoute-t-elle. En toutes circonstances la personne humaine doit être respectée. »

Mme Dauchy avait fait savoir sur X qu’en raison de l’incident elle suspend sa campagne. Deux débats étaient prévus entre les candidates, aujourd’hui et demain, sur des chaînes de télé locales. En tout état de cause, ils n’auront pas lieu.

Fanny Hardy ( Lyon, correspondance)

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