
La préfecture de l’Aisne et l’autorité régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France ont fait savoir, dans un communiqué publié mercredi 2 juillet, qu’il y avait une « preuve irréfutable d’une correspondance entre les bactéries retrouvées au sein de plusieurs des boucheries ou de la viande qu’elles ont commercialisée et les bactéries retrouvées sur plusieurs malades » après 30 cas d’intoxication alimentaire à la bactérie E. coli − 29 enfants dont une fille de 11 ans, qui est morte − apparus et recensés à la mi-juin dans l’agglomération de Saint-Quentin (Aisne). « Depuis le dernier point de situation du 1er juillet, aucun nouveau cas n’a été constaté. »
Les premiers résultats des analyses par séquençage génomique « permettent d’établir un lien biologique formel entre le lieu d’approvisionnement et la contamination des malades », écrivent la préfecture et l’ARS. Séquencer le génome de la bactérie, c’est définir « presque l’empreinte digitale de cette bactérie », avait défini, la veille, la procureure de Paris, Laure Beccuau.
Le parquet de Saint-Quentin, qui avait ouvert une enquête préliminaire des chefs d’homicide involontaire, blessures involontaires, mise en danger et tromperie aggravée par la mise en danger de la santé humaine, s’est dessaisi le 25 juin au profit du pôle de santé publique du parquet de Paris, au regard du nombre des victimes et de la complexité des investigations.
« Le rayon d’Intermarché Gauchy comme source de contamination possible » est exclu
Mardi, la préfecture de l’Aisne communiquait que quatre personnes étaient hospitalisées à la suite de la vague d’intoxications, mais que plus aucune n’était dialysée. « L’état de santé de toutes les personnes contaminées s’améliore », avait assuré la préfecture de l’Aisne.
Deux enquêtes, une de santé dite épidémiologique et une judiciaire, sont menées parallèlement et vont « avoir des ponts entre elles », a expliqué Laure Beccuau. L’enquête épidémiologique a déterminé que cette bactérie E. coli dans sa structure a pour origine plutôt une contamination à la consommation de viande, d’où la fermeture de boucheries, a-t-elle rappelé.
Quatre boucheries de Saint-Quentin et le rayon boucherie d’un supermarché restent fermés, a précisé la préfecture de l’Aisne et l’ARS mercredi, qui font savoir que « formellement, le rayon d’Intermarché Gauchy comme source de contamination possible » est exclu.
Deux derniers cas liés à une contamination par les mains
« La bactérie E. coli, on la trouve partout. Chaque individu en a même dans son intestin. La difficulté, c’est qu’il y a des bactéries E. coli qui sont dites pathogènes » et qui provoquent les intoxications, a rappelé Mme Beccuau.
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Elle n’a pas exclu d’autres cas, si des personnes décongèlent et consomment de la viande achetée précédemment, en précisant que le temps « de développement et d’apparition des symptômes est entre dix et quinze jours ».
La procureure a souligné que les deux derniers cas étaient liés à « de la contamination secondaire, par les mains. C’est-à-dire qu’une personne contaminée a dû (…) sortir des toilettes sans bien se laver les mains, et tenir les mains d’une autre personne qui du coup va être contaminée ».