Un ministre israélien a prié sur l’esplanade des Mosquées, en violation du statu quo sur les Lieux saints
Le ministre israélien d’extrême droite, Itamar Ben Gvir, s’est rendu dimanche au petit matin sur le site hautement sensible de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, secteur occupé et annexé par Israël, pour y prier, rapportent les médias israéliens. Troisième lieu saint de l’islam, l’esplanade, bâtie sur les ruines du second temple juif détruit en l’an 70 par les Romains, est une poudrière où le moindre incident peut dégénérer au point d’embraser la région. Pour les juifs, c’est le mont du Temple, lieu le plus sacré du judaïsme.
M. Ben Gvir, ministre de la sécurité nationale, l’un des plus radicaux de la coalition gouvernementale et habitué des provocations, a publié dans la matinée sur les réseaux sociaux une vidéo le montrant un peu plus tôt sur l’esplanade des Mosquées, une visite vue comme une provocation par le monde musulman et en claire violation du statu quo sur les Lieux saints. En vertu de ce statu quo décrété après la conquête de Jérusalem-Est par Israël en 1967, les non-musulmans peuvent se rendre sur l’esplanade à des heures précises, sans y prier, mais cette règle est de plus en plus souvent bafouée par un nombre croissant de juifs nationalistes.
Dans la journée, d’autres images ont été relayées sur les réseaux sociaux, montrant M. Ben Gvir prononçant une prière traditionnelle juive, en compagnie de quelques-uns de ses partisans et sous les yeux de la police israélienne. Selon le Times of Israel, le ministre « a conduit un groupe de fidèles juifs en prière au sommet du mont du Temple ce dimanche, alors qu’il marquait le jour de jeûne de Ticha Beav ». Ce jour de jeûne et de deuil dans le calendrier hébraïque commémore la destruction des deux temples de Jérusalem.
Le quotidien de gauche Haaretz a qualifié cette visite de « provocation », estimant que le ministre d’extrême droite « jetait de l’huile sur le feu ». Le bureau du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a réagi dans la foulée pour assurer que « la politique d’Israël de maintenir le statu quo sur le mont du Temple n’a pas changé et restera inchangée ».