Israël repousse ses frontières. Dix-huit mois après l’attaque terroriste menée par le Hamas, le 7 octobre 2023, l’Etat hébreu s’est fait résolument expansionniste. Ses soldats occupent de nouveau Gaza et annexent de facto la Cisjordanie. Ils aménagent aussi deux « zones tampons » au-delà des frontières nord, au Liban et en Syrie.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La Cisjordanie étranglée par les soldats et les colons israéliens

L’aviation israélienne bombarde Beyrouth, et l’infanterie stationne à quarante minutes de Damas. Jamais Israël n’avait mené une guerre si longue, sur autant de fronts. Mais le pays enchérit encore : il menace de frapper les sites nucléaires iraniens ; voire d’entraîner Washington dans une tentative de changement de régime à Téhéran.

Ce moment israélien au Proche-Orient est un résultat direct du 7-Octobre. Une image inversée des plans que le Hamas avait échafaudés. Ce jour-là, le mouvement palestinien avait espéré entraîner ses alliés libanais, syrien et iranien dans une confrontation finale avec l’Etat hébreu. Tous s’y sont refusés. Le Hezbollah s’est contenté d’une lente escalade, avant d’être broyé par la riposte israélienne, durant la guerre de l’automne 2024.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Donald Trump impose à Benyamin Nétanyahou la reprise des discussions entre les Etats-Unis et l’Iran

Privé de la protection du groupe armé libanais, le régime syrien de Bachar Al-Assad s’est écroulé en décembre 2024. Israël en a été le premier surpris. Mais il a vite saisi cette opportunité. Voilà quatre mois que ses soldats intimident et cooptent les Druzes du Golan. Ils s’aventurent bien au-delà de la ligne où leurs aînés s’étaient arrêtés, lors de la conquête de ce haut plateau, occupé depuis 1967. Dans le même temps, l’Etat hébreu saisit toute occasion de déstabiliser le nouveau régime de Damas, rivalisant avec son parrain turc.

Une guerre sans fin

« J’ai demandé à nos commandants militaires : quelle est la principale leçon du 7-Octobre ? », rapportait en février, dans un discours, le ministre de la défense, Israel Katz. « Ils ont dit que nous ne permettrons plus à des organisations radicales d’exister près des frontières d’Israël, que ce soit à Gaza, au Liban, en Syrie et près des implantations [les colonies de Cisjordanie]. Et c’est désormais notre politique. » En clair : il n’est plus question de considérer que le Hamas puisse être « dissuadé », ni de laisser le Hezbollah renforcer, au fil des ans, son arsenal de missiles.

Il vous reste 61.44% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version