Les desseins de la présidente du conseil italien, nationaliste et conservatrice, Giorgia Meloni, et de son « ami » Elon Musk, homme le plus riche de la planète et nouveau parrain de l’extrême droite mondiale, pourraient bien poursuivre leur convergence en orbite terrestre basse. A l’approche de la cérémonie d’investiture du président élu des Etats-Unis, Donald Trump, lundi 20 janvier, et de l’entrée en fonctions à ses côtés, au sein de la future administration américaine, de M. Musk, l’ouverture exprimée par le gouvernement italien vis-à-vis de SpaceX, la société spatiale de l’oligarque projette déjà l’image d’une Europe avançant en ordre dispersé face au nouveau pouvoir bicéphale qui s’installe à Washington.

La potentielle fourniture à Rome de moyens de communication satellitaires sécurisés grâce au dispositif Starlink ressemblerait en effet à un nouveau coup porté à l’idée d’autonomie stratégique dans un domaine spatial où l’Union européenne est déjà très en retard. Cette éventualité a fait l’objet d’un débat nourri en Italie après la publication, début janvier, par l’agence Bloomberg, d’une information selon laquelle les négociations entre l’Italie et SpaceX avaient été relancées pour un contrat de 1,5 milliard d’euros. L’accord pourrait impliquer l’utilisation des satellites de M. Musk et de Starlink pour sécuriser des communications gouvernementales et militaires.

Elle apparaît aussi dans un contexte marqué par les spéculations sur les rapports à venir entre Mme Meloni, qui fut dans l’opposition une eurosceptique virulente, et Washington. Des spéculations motivées par sa proximité démonstrative, idéologique et personnelle, avec M. Musk et par les débuts encourageants de sa relation avec M. Trump. Le thème du contrat entre Rome et SpaceX a par ailleurs fait irruption alors que Bruxelles vient de lancer, en décembre 2024, mais avec du retard, le projet de constellation Iris². Censé fournir le même type de services aux Européens, il ne pourra cependant pas le faire avant 2030, ne devant par ailleurs disposer que de 290 satellites, à comparer aux quelque 7 000 satellites déjà en orbite de la constellation Starlink.

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