Le Vice-Premier ministre italien d’extrême-droite a crié victoire après avoir été relaxé, vendredi, en première instance.
Il encourrait plusieurs années de prison pour avoir bloqué en mer un navire à bord duquel se trouvaient des migrants secourus en Méditerranée.
Le chef de La Ligue répondait d’abus de pouvoir et de privation.

Il risquait plusieurs années de prison, il est finalement libre. Le vice-Premier ministre italien d’extrême droite Matteo Salvini, jugé pour avoir bloqué en mer un navire à bord duquel se trouvaient des migrants secourus en Méditerranée, a crié victoire après avoir été relaxé, vendredi 20 décembre, en première instance. Chef de La Ligue, parti anti-immigration membre de la coalition ultraconservatrice de Giorgia Meloni actuellement au pouvoir à Rome, Matteo Salvini, 51 ans, répondait d’abus de pouvoir et de privation devant le tribunal de Palerme, en Sicile.

Il était devant les tribunaux pour avoir retenu en mer 147 personnes secourues sur le navire humanitaire Open Arms en août 2019, alors qu’il était ministre de l’Intérieur d’un précédent gouvernement, refusant de les laisser débarquer en Italie. L’impasse avait duré près de trois semaines et fait la une des journaux du monde entier : d’autres pays de l’UE avaient proposé d’accueillir les migrants, des ONG étaient intervenues, et l’acteur hollywoodien Richard Gere s’était invité sur le navire en signe de solidarité.

Un délit « pas établit »

« Le tribunal de Palerme (…) relaxe Matteo Salvini des faits qui lui sont reprochés, le délit n’étant pas établi », a déclaré le juge Roberto Murgia, sans motiver sa décision. L’annonce a été accueillie par les applaudissements des soutiens du dirigeant nationaliste dans la salle d’audience, selon des journalistes de l’AFP sur place. « Après trois années (de procès), le bon sens a gagné, La Ligue a gagné, l’Italie a gagné », a réagi Matteo Salvini. « Défendre les frontières, défendre la patrie, lutter contre les passeurs, les trafiquants, les ONG étrangères et protéger nos enfants n’est pas un délit mais un droit ».

Son avocate, Giulia Bongiorno, a dénoncé dans une ultime plaidoirie « l’instrumentalisation des migrants pour combattre des ministres ne plaisant pas à une certaine partie de l’opinion politique » en Italie, reprenant implicitement les diatribes récurrentes de son client contre les « juges politisés ».

Ce procès se conclut alors que le gouvernement Meloni est délicatesse face à la justice sur sa propre politique migratoire. Des magistrats se sont en effet opposés à ses tentatives d’accélérer le traitement des demandes d’asile, notamment dans deux nouveaux centres gérés par l’Italie en Albanie. Son gouvernement a également limité les activités des navires de sauvetage civils, les accusant d’encourager l’immigration, ce qui, selon les observateurs, n’est pas prouvé.


La rédaction de TF1info avec AFP

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